dimanche 27 avril 2008
These United States
En entendant pour la première fois These United States (à ne pas confondre avec The United States of America ou The Presidents of the USA!), j'y ai trouvé une grosse similitude vocale avec David Strackany alias Paleo, avant de découvrir dans les notes de pochette qu'il était membre du groupe, mais que ce n'est pas lui qui chante! Etonnant, non?
Car c'est en fait Jesse Elliott qui se charge du chant chez These US; il est aussi auteur-compositeur de cet album, premier effort du groupe au doux nom de A Picture of the Three of Us at the Gate to the Garden of Eden. David se contente de la production, l'arrangement, le mixage, l'artwork et joue aussi le rôle de multi-instrumentiste. C'est tout? Pour quelqu'un qui a écrit une chanson par jour pendant un an, c'est presque un acte de fainéantise...
Passé ce petit effet de surprise, reste un bel album de folk/rock assez varié dans ces compositions. Après la superbe Preface (: Painless) aux craquements de plancher qui rappelleront de bons souvenirs aux fans de Radical Face, on enchaîne avec deux titres finement électro dans l'esprit du Digital Ash... de Bright Eyes, dont le tube First Sight et sa mélodie aux faux airs de Kylie Minogue.
La suite est plus classique: les titres plus calmes (Burn this Bridge) ressemblent beaucoup à du Paleo, les titres plus rythmés s'accompagnent souvent d'instruments divers et variés, comme une trompette sur The Business, un orgue sur Only the Lonely Devil Knows ou un peu de tout sur le superbe Remember Dear (violoncelle, accordéon, glockenspiel).
Similaire au style de Paleo également le format couplet/refrain qui est souvent brisé par ce flow ininterrompu de paroles qui donne un mouvement aux chansons, vous embarquant ainsi tout au long de cet album sans que vous ayez le temps de souffler entre chaque titre. Bref, un chouette album qui traversera sans doute l'année pour finir dans les tops 2008.
These United States: First Sight (mp3)
These United States: The Business (mp3)
These United States: Remember Dear (mp3)
Album: A Picture of the Three of Us at the Gate to the Garden of Eden
Leur Daytrotter Session
lundi 21 avril 2008
Me & Him & everyone we know
She (Zooey Deschanel) & Him (Matt Ward) nous embarquent pour un voyage dans le temps, un passage en revue en seulement 36' de la musique américaine. Sur Volume One (qui annonce donc déjà une suite?), l'actrice et le musicien passent avec un talent certain d'une pop-song au piano et cordes (Sentimental Heart) à un tube folk/rock (Why Do You Let Me Stay Here? surtout, Black Hole aussi), d'une ballade amoureuse sur fond de soleil couchant (Change Is Hard) à une chanson piano-bar jazzy (Take It Back) où la voix de Zooey est vraiment bluffante (certains reprocheront d'ailleurs le fait qu'on n'entende pas plus Matt Ward sur ce disque (seulement aux choeurs sur les deux reprises dont I Should Have Known Better, les Beatles qui se reforment et repartent en tournée en commençant par Hawaii) mais il n'est là qu'en qualité de producteur/arrangeur/musicien au service de compositions originales toutes l'oeuvre de Zooey Deschanel (oui moi aussi ça m'a surpris!)).
On n'échappe pas non plus durant le voyage au passage obligé par les girls-bands 50's/60's avec I Was Made For You et Sweet Darlin' et leurs rythmiques très spectoriennes, par l'ambiance saloon au temps du Far West sur Got Me, pour arriver à bon port (ou plutôt à bonne gare) dans le dépouillement extrême d'une chanson traditionnelle en titre caché.
Prenez votre billet, vous ne le regretterez pas!
She & Him: Why Do You Let Me Stay Here? (mp3)
She & Him: I Should Have Known Better (mp3)
She & Him: Sweet Darlin' (mp3)
The Beatles: I Should Have Known Better (mp3)
Album: Volume One
Autre couple (ou duo plutôt!): That's Him! That's The Guy! est un groupe américain (Michigan) composé de David Martin et Joseph Scott (également membre de Canada), qui mêlent leurs talents et leurs voix sur des compositions allant d'un folk/country plutôt joyeux à base de banjo ou ukulélé (The Wedding Song, Half) à un folk/rock plus mélancolique à base de guitares acoustiques, cordes et piano (Polish Lancers, Red Folder).
Le groupe réussit dès son premier album An Army Life un des plus beaux disques folk de l'année, dix titres absolument sans faute, et ils rejoignent ainsi leurs camarades de Loch Lomond, Seabear, Bowerbirds ou encore Canada (tiens...) dans les groupes à surveiller à l'avenir.
That's Him! That's The Guy!: Half (mp3)
That's Him! That's The Guy!: Red Folder (mp3)
That's Him! That's The Guy!: These Days (mp3) sur Help Me, I’m on Fire EP 2006
Album: An Army Life-12$ sur Myspace
mercredi 16 avril 2008
Cloud Cult
Allons aujourd'hui à la rencontre d'un groupe atypique, un groupe à la discographie déjà bien garnie: Cloud Cult. Emmené par Craig Minowa, les américains de Cloud Cult en sont déjà à leur 8e album, avec pas moins d'un album par an depuis 2003. J'avais découvert ce groupe l'an dernier chez Twist, qui avait fait de The Meaning of 8 son album de l'année; je l'avais quant à moi trouvé un peu long et inégal, bien qu'intéressant. Fidèle à leur rythme frénétique, le groupe est déjà de retour avec Feel Good Ghosts.
Pourquoi atypique? En fait Cloud Cult est un groupe écolo, un vrai, pas du genre à soutenir pour le principe une association mais à parcourir le monde en avion d'un autre côté. Tout dans la démarche du groupe est pensé pour préserver l'environnement: l'album est en papier recyclé, des arbres ont été plantés pour compenser sa fabrication, le studio d'enregistrement est alimenté par des turbines à vent, le disque est expédié entouré seulement d'un film plastique et non pas de 3 tonnes de carton comme chez ceux qui, pourtant, tirent leur nom de la plus grande forêt du monde... Cette sensibilité se retrouve également dans les paroles des chansons.
And everybody here is a cloud
And everybody here will evaporate
You came up from the ground
From a million little pieces, have you found where your place is?
And everybody here will evaporate
You came up from the ground
From a million little pieces, have you found where your place is?
Bref, que de bonnes initiatives à l'heure où le réchauffement climatique est au coeur de toutes les préoccupations, mais tout ceci serait vain s'il n'y avait pas derrière une musique intéressante non?
Et là c'est la bonne surprise: Feel Good Ghosts est bon, très bon, et il a gommé (presque) tous les défauts de son prédecesseur. Plus cohérent, plus court, et sans aucun titre vraiment repoussant (ce 2x2x2 du précédent ne passe vraiment pas chez moi...).
Le piano est un élément essentiel de cet album, comme sur l'introductif No One Said It Would Be Easy, piano entêtant et fond électro (une constante du groupe) avant des guitares qui partent dans tous les sens, ou encore sur Hurricane & Fire Survival Guide. Point fort du disque précédent, les guitares acoustiques sont toujours aussi magnifiques: Everybody here is a Cloud, Journey of the Featherless accompagné aussi de quelques cordes.
And when they sow you closed
They'll give you back to the water
From where we're all born
From where we're all born
When they burn your body
All that's left is sand crystals
Two tiny handfuls
All the rest is water, water, water
All you need to know
Is you are born of water
You are made of water
You are merely water, water, water
They'll give you back to the water
From where we're all born
From where we're all born
When they burn your body
All that's left is sand crystals
Two tiny handfuls
All the rest is water, water, water
All you need to know
Is you are born of water
You are made of water
You are merely water, water, water
Cloud Cult reste tout de même un groupe difficile à cerner, aux compositions qui partent dans tous les sens et tous les genres: des cordes et vents sur When Water Comes to Life ou un phrasé un peu hip-hop sur le bordélique The Tornado Lessons, vraiment pas mon titre favori. L'album se termine sur la superbe ballade Love You All, avec de superbes guitares là aussi, tout ceci un peu gâché par la voix vocodée au début. En se débarassant de ces quelques artifices superflus, on sent que Cloud Cult pourrait réussir prochainement un petit chef-d'oeuvre indie.
I'm sick and tired of being sick and tired
I'll laugh my whole way through the hurricanes and fire
That's why you don't wanna bring me down
That's why you don't wanna bring me down
I'll laugh my whole way through the hurricanes and fire
That's why you don't wanna bring me down
That's why you don't wanna bring me down
Cloud Cult: Journey of the Featherless (mp3)
Cloud Cult: Hurricane & Fire Survival Guide (mp3)
Cloud Cult: Love You All (mp3)
Cloud Cult: Take Your Medicine (mp3) sur The Meaning of 8
Album: Feel Good Ghosts (ou ici avec plein de carton autour...)
La chronique de cet album est aussi évidemment chez Twist
vendredi 11 avril 2008
Merz et son camion
Merz est le projet de l'anglais Conrad Lambert, et accessoirement l'un des secrets les mieux gardés de la pop. C'est en 1999 à l'occasion d'un live sur le plateau de NPA à Cannes que j'ai découvert Merz, lors de la sortie de son premier album éponyme de pop électro accrocheuse avec ses tubes Many Weathers Apart et Lovely Daughter. Puis plus rien, aucune nouvelle pendant six ans, pas même une petite carte postale (from a dark star).
Heureusement l'attente aura été moins longue pour ce troisième album, Moi et mon camion. Le style reste dans la lignée du précédent, soit une pop magnifique portée par la voix très touchante de Conrad, avec toujours beaucoup de choeurs (Moi Et Mon Camion (The Eviction Song), Call Me) et évidemment ces petites touches électro qui font sa marque de fabrique, tout en gardant une dominante pop/rock mélodique/mélancolique (on pense parfois à Radiohead, comme sur Shun (Sad Eyes Days)). Quant aux textes, il est ici souvent question d'amour, parfois d'histoires plus fantastiques: un répertoire de téléphone qui s'envole dans l'espace pour devenir satellites et cratères de lunaires sur Malcolm ou encore une histoire de lune sur Silver Moon Ladders.
Mais la grande force de Moi et mon camion, c'est au coeur de l'album que ça se passe, avec l'enchaînement de quatre merveilles toutes différentes. On commence avec Silver Moon Ladders, superbe ballade dépouillée, assis sur la lune à regarder la terre donc, avant Presume Too Much, du pur Merz avec couplet calme et refrain rock qui décolle (vers la lune). Puis Lucky Adam, la plus catchy, est la preuve que ce garçon sait composer des tubes qui sont vraiment loin d'être des "pitiful tune(s)". Cover Me termine le quatuor: chanson de l'année? Ne serait-ce que pour le final...
Cover me spread your precious love over me
can't you see the need in me so cover me
come hide me where no other love can find me
I'm feeling cold need you so so cover me
come find me kiss away the tears that blind me
darling see I don't wanna lose you so try me
stay with me baby make it all the way with me
every day every way stay with me
can't you see the need in me so cover me
come hide me where no other love can find me
I'm feeling cold need you so so cover me
come find me kiss away the tears that blind me
darling see I don't wanna lose you so try me
stay with me baby make it all the way with me
every day every way stay with me
Merz: Lucky Adam (mp3)
Merz: Cover Me (mp3)
Chronique et autres titres en écoute chez Tox
dimanche 6 avril 2008
Coming soon: Avril
Après un gros mois de mars, avril se défend pas mal du tout aussi niveau sortie de disques, avec notamment une bonne deuxième semaine.
Man Man: Rabbit Habits (7/4)
Retour avec ce troisième album des américains cinglés de Man Man, découvert il y a deux ans avec Six Demon Bag.
Man Man: Top Drawer (mp3)
Jim Noir: Jim Noir (7/4)
Deuxième album pour l'anglais Jim Noir pour une formule électro-pop psychédélique inchangée qui ne devrait donc pas trop nous dépayser.
Jim Noir: Don't you worry (mp3)
Tapes 'N Tapes: Walk it off (8/4)
Deuxième album également pour les américains qui avaient enchanté tout le monde avec The Loon et ses compositions saccadées il y a 3 ans.
Tapes 'N Tapes: Hang them all (mp3)
Animal Collective: Water Curse EP (8/4)
On sait que ces garçons sont légèrement hyperactifs, en solo ou avec leur groupe. Ils nous livrent donc un EP 4 titres un an après le génial Strawberry Jam. Les deux premiers titres sont assez splendides, les deux autres plus classiques. Vous pouvez aller écouter Water Curse chez Cécile et Street Flash chez Emmanuel (le retour!).
Colin Meloy: Colin Meloy sings live (8/4)
Comme son nom l'indique, un album live du leader des Decemberists, enregistré lors de sa tournée solo aux USA en 2006.
Colin Meloy: We both go down together (mp3)
Emily Jane White: Dark undercoat (14/4)
Réédition du premier album de cette (très jolie) californienne, comme une nouvelle preuve que l'on ne se lasse jamais de beau disque de folk (surtout fait par des filles!).
Emily Jane White: Hole in the middle (mp3)
I Am Kloot: Play Moolah Rouge (14/4)
Et de quatre pour les anglais qui alignent depuis le début de la décennie les albums de folk/rock de toute beauté, toujours avec la voix particulière et très charnelle de John Bramwell. Deux extraits chez Mr Meuble.
I Am Kloot: Proof (mp3) sur I Am Kloot 2003
dEUS: Vantage Point (21/4)
Nos belges préférés ont bien du mal à retrouver les sommets qu'ils avaient atteint dans les années 90, mais on continuera quand même à les suivre. Le clip du single Slow en haut de ce post.
Laetitia Shériff: Games over (29/4)
Deuxième album de cette lilloise ayant émigré à Rennes, 4 ans après un très chouette Codification, aux accents très PJHarveysque.
Laetitia Shériff: Roses (mp3) sur Codification 2004
Et aussi: The Black Keys, The Breeders, The Long Blondes, Gonzales, The Kooks, Portishead, Tindersticks...
Et toujours le sondage à droite.
Bonus: comme ça semble être le nouveau truc à la mode, moi aussi j'ai fait ma Muxtape, il n'y a pas de raison... Pour ceux qui ne connaisse pas encore ce site, il permet d'uploader douze mp3s pour les mettre en lecture sur une seule page. Vous pouvez ensuite la partager grâce à l'url de votre muxtape. Voici donc la mienne en forme de best-of de ce blog: Themanofrennes' Muxtape.
jeudi 3 avril 2008
Sale temps en Bretagne...
...pour la musique (bah oui sinon il fait évidemment super beau!).
Après la Route du Rock qui doit faire appel aux dons du public pour espérer continuer l'aventure l'an prochain, deuxième coup dur pour le milieu musical breton avec la fermeture de Rennes Musique, seul disquaire indépendant restant dans la capitale. A partir de la semaine prochaine il ne restera plus que Virgin, la Fnac et Leclerc pour acheter des disques sur Rennes...
Avec la possibilité de trouver des disques à bas prix sur internet, je ne dirais pas que j'étais un fidèle de Rennes Musique, mais j'aimais tout de même y passer de temps en temps pour se retrouver dans une ambiance tout autre que dans les grandes enseignes pré-citées: des disques qui peuvent rester des années dans les bacs, pas toujours les mêmes albums en tête de gondole...
La fermeture définitive est pour samedi prochain, le 5 avril, alors dépêchez-vous, amis rennais, d'aller y faire un dernier tour, d'autant plus que ça brade: des occasions à 3/5€ et 20% sur tout le reste du magasin. J'y suis passé mardi dernier et je suis reparti avec les trois disques que vous voyez sur la photo: la réédition de l'unique album de Jackson C. Frank, le premier album de White Hinterland sorti cette année, folk aux ambiances parfois un peu jazzy et l'Ep Between The Devil And The Sea de mes chouchous Oh No! Oh My!.
Jackson C. Frank: Blues run the game (mp3)
White Hinterland: Napoleon At Waterloo (mp3)
Oh No! Oh My!: A Pirate's Anthem (mp3)
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