vendredi 29 décembre 2006

2006 en images

C'est bien beau la musique mais pendant qu'on passe son temps à écouter, télécharger de la musique, à en parler, à lire ce que les autres en disent, il se passe des trucs pas toujours très joli autour de nous (c'est vrai que c'est trop dure la vie...).
Voici donc en dix images fortes un petit panorama de l'année 2006 et de ses événements plus ou moins dramatiques.


(Copyright © Information Clearing House: article d'origine)

Cette photo date de début 2005, mais la situation en Irak ne s'est guère améliorée depuis, au contraire. La victoire des Démocrates aux élections américaines de mi-mandat pouvait laisser un espoir de retrait rapide des troupes US, mais la situation est tellement compliquée que ce ne sera pas si évident que ça.
EDIT 30/12: Saddam Hussein a été exécuté ce matin (AFP). Pas sûr que cela simplifie encore la situation...


Beaucoup de bruit pour rien... Shakespeare mais aussi la psychose médiatique autour de la grippe aviaire.


(Photo: Belga)

Les deux malheureuses victimes de l'affaire Clearstream: qui piège qui?



Manifestants anti-CPE dans le centre-ville de Rennes. La démocratie ce n'est pas juste aller voter tous les cinq ans, c'est aussi exprimer ses opinions entre deux élections, par quelque moyen que ce soit.

Sonic Youth: Teen age riot (mp3)



Si celle-là ne vous évoque rien, c'est sans doute que vous revenez tout juste de Mars...

Mickey 3d: Il faut toujours viser la tête (mp3)



L'enlèvement, par le Hezbollah, d'un jeune soldat israélien déclenche un nouvel embrasement au Proche-Orient; Israël bombarde le Sud-Liban pendant que les roquettes tombent sur l'état israélien. Aujourd'hui, l'otage Gilad Shalit est toujours entre les mains du groupe terroriste.


(Photo AP)

Une journaliste assassinée (Anna Politkovskaïa), un ex-espion empoisonné (Alexandre Litvinenko), ça méritait bien une petite médaille (Chirac remet la légion d'honneur à Poutine).



J'ai peur que les français collaborent à son projet. Heureusement que j'ai la double nationalité, je pourrais fuir au Groland.


Syd Barrett, Arthur Lee, James Brown, Robert Altman, Philippe Noiret, Grant McLennan... Tous nous ont quittés cette année. Il y a aussi Augusto Pinochet, mais ça m'attriste beaucoup moins là...

Eels: Going to your funeral part 1 / part 2 (mp3s)


(Photo : Peter Holdsworth)

Et pendant ce temps-là le génocide continue au Darfour, et on en parle beaucoup plus dans Urgences qu'au JT de 20H...

Retour à la musique la semaine prochaine, et d'ici là passez de bonnes fêtes, soyez sages... A l'année prochaine!



lundi 25 décembre 2006

vendredi 22 décembre 2006

Top 2006: Deuxième Partie




(Première Partie: #20 à #11)

Même chose qu'hier: lien vers le post de chaque disque sur le nom de l'artiste ou du groupe





#10 Toy Fight: Anagram Dances

mp3: Victim's Hairdo







#9 Guillemots: Trough The Windowpane

mp3: Trains To Brazil







#8 Sufjan Stevens: The Avalanche

mp3: Springfield, or Bobby Got a Shadfly Caught in his Hair







#7 Peter von Poehl: Going Where The Tea Trees Are

mp3: The Story Of The Impossible







#6 Sufjan Stevens: Songs For Christmas

mp3: Sister Winter (ma chanson préférée cette année)
(6 autres mp3s ici)






#5 Grizzly Bear: Yellow House

mp3: On A Neck, On A Spit







#4 Midlake: The Trials Of VAN OCCUPANTHER

mp3: Young Bride







#3 Sunset Rubdown: Shup Up I Am Dreaming

mp3: Shut Up I Am Dreaming Of Places Where Lovers Have Wings







#2 Joanna Newsom: Ys

mp3: Emily







#1 The Decemberists: The Crane Wife

mp3: Sons & Daughters






Et voilà, c'est fini!
Si vous trouvez certains disques surévalués, n'hésitez pas à le dire dans les commentaires.
J'ai aussi conscience d'avoir raté pleins d'albums géniaux, alors dîtes moi ceux qu'il faudra absolument que je découvre en 2007!
Joyeux Noël à toutes et à tous, à la semaine prochaine.

jeudi 21 décembre 2006

Top 2006: Première Partie



Il est donc temps de passer au classement de mes disques préférés de l'année. Ce classement est totalement subjectif et non argumenté, alors n'hésitez pas à faire par de vos coups de coeurs/coups de gueule dans les commentaires. Je vous remets juste un mp3 par disque, pour tout le reste (ma chronique, autre mp3, lien marchand, lien site artiste...) cliquez sur le nom de l'artiste/du groupe.






#20 Yo La Tengo: I Am Not Afraid Of You And I Will Beat Your Ass

mp3: Black Flowers






#19 Islands: Return To The Sea


mp3: Rough Gem






#18 Beirut: Gulag Orkestar

mp3: Postcards From Italy







#17 Sparklehorse: Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain


mp3: Return To Me





#16 Herman Düne: Giant

mp3: 1.2.3/Apple Tree







#15 TV On The Radio: Return To Cookie Mountain

mp3: Wolf Like Me







#14 M. Ward: Post-War

mp3: Right In The Head






#13 Band Of Horses: Everything All The Time

mp3: The Funeral






#12 Belle & Sebastian: The Life Pursuit


mp3: For The Price Of A Cup Of Tea






#11 Grandaddy: Just Like The Fambly Cat


mp3: Skateboarding saves me twice





La suite demain...

mercredi 20 décembre 2006

Le Bilan 2006



Ouf!
C'est la fin de ma petite sélection de mes disques préférés de l'année, donc il va bientôt être temps de passer au classement.
Mais avant juste un petit point sur cette année. J'ai pu lire chez quelques confrères que l'année 2006 n'a pas été une grande année musicalement. Et bien, pour ma part je dirais que c'est une très bonne année au contraire! Malgré une petite baisse de niveau côté anglais, les artistes outre-atlantique ont largement relevé ce niveau.
Le choix a été assez dur pour ne sélectionner que vingt disques sortis cette année, et j'ai dû écarter quelques albums de très grandes qualités, mais qui m'auront moins touchés que les autres comme The Flaming Lips, Amy Millan, Adam Green, Broken Social Scene et d'autres aussi dont j'attendais beaucoup et qui m'ont un peu déçu comme The Sleepy Jackson, Elista, Badly Drawn Boy ou The Dears.
Et puis il y a le problème de Clap Your Hands Say Yeah. Sorti courant 2005 en import, il est arrivé en France en Janvier de cette année. Je pensais le mettre mais finalement, j'ai décidé de l'écarter de la sélection pour ne garder que des disques sortis pour la première fois cette année (en se basant sur l'année marquée sur la pochette). Et puis pour me consoler je me suis dit que ce serait pas mal de faire un petit retour sur 2005, donc trêve de blabla et place au

Top 2005 Revisited



#10 Queens Of The Stone Age: Lullabies to paralyse

Josh Homme et sa bande, rois du stoner

mp3: Little Sister





#9 Death Cab For Cutie: Plans

Plus grand public que les précédents, mais toujours irrésistible

mp3: Soul meets body





#8 The Cribs: The New Fellas

Une bande de petites frappes anglaises, aux compos meilleures que Babyshambles ou Dirty Pretty Things

mp3: Mirror kissers





#7 Art Brut: Bang Bang Rock & Roll


Des histoires racontés par un fou

2 mp3s par ici





#6 Animal Collective: Feels

L'ovni musical de l'année

mp3: Grass





#5 The Rakes: Capture/Release

11 titres et au moins 10 tubes, c'est parfois simple le succès

mp3: Strasbourg





#4 The Decemberists: Picaresque

Le début de la reconnaissance, l'ébauche du chef-d'oeuvre à suivre

mp3: The engine driver





#3 Wolf Parade: Apologies To The Queen Mary

On découvre le talent de Spencer Krug, qui fera reparler de lui en 2006

mp3: Modern world





#2 Clap Your Hands Say Yeah: CYHSY


Et le voilà donc à une bonne place, meilleure que celle qu'il aurait occupé dans mon top 2006

2 mp3s par là





#1 Sufjan Stevens: Come On Feel The Illinoise

Quelle surprise! Tout a déjà été dit sur cet album parfait, sans doute le meilleur depuis l'an 2000

mp3: Come on! Feel the Illinoise! + 2 autres ici et





Voilà c'est tout!
Le classement de 2006, c'est pour Jeudi et Vendredi.
Belle And Sebastian: The life pursuit


Sélection album de l'année,
last but not least


The life pursuit est le septième album de mes écossais préférés, et le deuxième consécutif à faire appel à un producteur. Après Trevor Horn sur Dear catastrophe waitress, c'est Tony Hoffer qui se charge ici du son de Belle & Sebastian, et ça s'entend.

L'omniprésence des claviers se fait sentir dès l'intro d'Act of the apostle, avec aussi un orgue Hammond, instrument que l'on retrouve également sur le deuxième titre Another sunny day, à la mélodie parfaite.
On entend ensuite des choses étonnantes: White collar boy, chanson ultra rythmée où le chant est déclamé comme dans une pièce de théâtre ou The blues are still blue à l'ambiance glam Bowie/T-Rex, chose inimaginable de la part du groupe écossais il y a quelques années.
Ce qui frappe aussi c'est l'esprit soul, sudiste du son, beaucoup plus Beach Boys que Beatles: les choeurs en entrée de We are the sleepyheads, la basse chaleureuse de Song for sunshine, le premier single Funny little frog et ses cuivres ou encore le génial For the price of a cup of tea, avec sa mélodie jubilatoire, l'ambiance soul des claviers/choeurs/basse avant le final sufjanien (un néologisme qui va beaucoup servir à l'avenir...).

Belle And Sebastian nous livre donc leur album le plus abouti, le plus riche musicalement, avec toujours de somptueuses mélodies, mais pas encore avec un succès grand public à la clé. Alors Stuart c'est pour quand?

Nous avons tous énormément travaillé [sur cet album]. Mais je ne suis pas particulièrement excité par sa sortie. Je n'ai pas envie d'avoir à affronter une nouvelle désillusion. Car en général, il ne se passe rien. (Sourire) Le disque se retrouve dans les bacs, et les gens qui l'achètent sont les mêmes qui ont acheté le précédent. Et puis, ils se plaignent parce qu'on a mis trop de synthétiseurs, qu'on a utilisé moins de cordes et qu'Isobel ne chante pas...(Rires)
Stuart Murdoch, Magic n°97, Février 06

Bon, il a au moins raison sur un point, on achètera le prochain!

Belle & Sebastian: White collar boy (mp3)
Belle & Sebastian: For the price of a cup of tea (mp3)

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Bonus: les américains de Shearwater et leur folk aérien, moins âpre que l'autre groupe de la bande, Okkervil River (voir ici, en bas de post)

Sheawater: Johnny Viola (mp3)

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mardi 19 décembre 2006

Sparklehorse: Dreamt for light years
in the belly of a mountain

Sélection album de l'année
(c'est presque fini, promis!)


Sparklehorse, c'est essentiellement Mark Linkous; j'en avais déjà parlé ici lors de la sortie de ce quatrième album Dreamt for light years in the belly of a mountain. Cinq ans après le chef-d'oeuvre It's a wonderful life, l'américain revient à la musique avec ce disque co-produit en partie par Danger Mouse (Gorillaz, The Rapture, Gnarls Barkley...).

La thérapie par la musique: c'est un peu ça le concept de cet album. Emmanuel (Sleepwalkers & Black Sheeps) faisait très justement la comparaison entre Mark Linkous et Mark O. Everett (alias E, le leader de Eels) à ce sujet. Coma suite à une overdose médicamenteuse pour le leader de Sparklehorse, nombreux décès dans la famille pour E, puis dépression pour ces deux hommes, un état d'esprit qui influencera ensuite leur musique.

A l'écoute de son dernier album, on peut penser que Mark Linkous a retrouvé un peu de joie de vivre, sa musique ayant rarement été aussi enjouée (bon c'est pas I'm from Barcelona quand même, n'exagérons rien...), notamment sur les titres avec Danger Mouse à la production, comme sur Don't take my sunshine away, qui synthétise le son de Sparklehorse: touches électro, mélange de folk épuré et de rock saturé.
Le fidèle Dave Fridmann (The Flaming Lips) est là aussi, sur la merveille See the light ou sur Morning hollow, morceau étiré que l'on avait déjà entendu en titre caché de l'album précédent, et avec Tom Waits invité au piano. Les meilleurs chansons sont d'ailleurs celles qui prennent leur temps: Return to me, très dépouillé ou Knives of summertime, un des sommets du disque.
Et que dire du titre éponyme qui clôt l'album: plus de dix minutes de divagation floydienne avec guitares en boucle et un bip en fond sonore, comme pour dire que le pouls de Mark bat encore (j'ai lu après avoir écrit ça qu'en fait ce bip était un souvenir du bruit de la pompe à morphine, pendant son séjour à l'hôpital... troublant).

Malgré le fait que ce ne soit pas l'album le plus original ou le meilleur de la discographie de Sparklehorse, on est quand même heureux de le voir de retour en forme, des projets d'avenir plein la tête comme Danger Horse, un album hip hop/pop en collaboration avec Danger Mouse.

Sparklehorse: See the light (mp3)
Sparklehorse: Return to me (mp3)

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Bonus: Le canadien Ron Sexsmith, sans doute le singer-songwriter le plus doué de ces dix dernières années avec Elliott Smith

Ron Sexsmith: All in good time (mp3)

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lundi 18 décembre 2006

Peter von Poehl: Going where the tea trees are



Sélection album de l'année


Le suédois Peter von Poehl a fait partie, en tant que guitariste, du backing-band de Bertrand Burgalat, avant de former avec les autres membres le groupe A.S Dragon. De bien belles références qui ne nous avaient tout de même pas préparés à ce premier album en solo quasi parfait. On comprend tout de suite mieux quand on lit dans ses interviews que Peter compose depuis huit ans pour lui en vue de cet album, et qu'il a laissé mûrir ses chansons au fil du temps, notamment sur scène, pour ne garder que les meilleurs sur Going where the tea trees are (ou le darwinisme appliqué à la pop).

L'entrée en matière sur le titre éponyme est déjà somptueuse: voix exquise, basse voluptueuse, superbes guitare et piano, solo de saxo sur la fin du morceau, qui rappelle un peu la BO The Virgin Suicides de Air. On retrouve la même basse chaleureuse sur Travelers, à laquelle s'ajoute de superbes violons, alors que sur l'entraînant single Broken skeleton key on est étonné par la technique de guitare, qui donne un rythme haché.
Entre ces trois titres viennent s'interposer deux petites pépites très courtes, Tooth fairy et Virgin mountains, avec une superbe guitare acoustique et des choeurs sur la première et des instruments à vent sur la seconde (flûte, cor...).
L'orchestration des chansons varie toujours entre modernité et classicisme, comme sur Global conspiracy où la guitare s'oppose aux tuba, saxo et violon, ce qui fait de ces morceaux des classiques instantanés. Sur The story of the impossible on atteint des sommets: ces cordes! cette voix!! La voix de Peter frôle ici la perfection et vous ne pourrez vous retenir de siffler avec lui la fin du titre.

We had this story of the impossible,
a tale best told softly.
One of make-believe,
maybe impossible to achive,
but really close.

Sur la fin de l'album on découvre des titres au style plus varié: The lottery et sa rythmique identique à In my place de Coldplay (bah oui on a les références qu'on peut!), Little creatures où la voix se fait plus funky, à la Josh Rouse (là c'est mieux!) ou le final The bell tolls five avec son clavier électro et sa batterie militaire, avant une montée en puissance des instruments à vent pour une ambiance morriconienne.
Etonnante perfection pour un premier album donc, qui fait de Peter von Poehl un artiste à suivre de près à l'avenir.

Peter von Poehl: Tooth fairy (mp3)
Peter von Poehl: The story of the impossible (mp3)

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Bonus: Ed Harcourt, autre songwriter de génie, qui a quand même du mal à retrouver les sommets de son deuxième album sur The beautiful lie, son quatrième disque

Ed Harcourt: Visit from the dead dog (mp3)

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samedi 16 décembre 2006

Islands: Return to the sea


Sélection album de l'année


Return to the sea est le premier album des canadiens d'Islands, qui ne sont pourtant pas des petits nouveaux dans le monde de l'indie car le groupe est emmené par Nick Diamonds et J'aime Tambeur, deux ex-The Unicorns. Ils sont accompagnés sur ce disque par quelques compatriotes: Spencer Krug (Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lake, j'en avais parlé ici) et une bonne partie du groupe Arcade Fire.

Quel meilleur moyen que l'introductif Swans (Life after death) pour entrer dans l'univers d'Islands? Près de dix minutes de pop jubilatoire, avec une multitudes d'instruments, au croisement de la musique d'Arcade Fire et de celle de Guillemots. L'influence du groupe de Will Butler et Regine Chassagne est encore plus marquée sur Humans, avec sa rythmique militaire genre roulements de tambours.
Arrivent ensuite les deux tubes de Return to the sea, qui sont aussi les deux titres sans collaborateurs extérieurs: un hasard? Don't call me whitney, Bobby est une petite pop song exotique assez irrésistible, alors que Rough Gem est juste l'une des plus belle chansons de l'année, où le chanteur Nick joue avec son nom:

The world beat you for something nice
You worked hard, died poor
You mined what you died for
Diamonds, diamonds


On est ensuite étonné par l'instrumental Tsuxiit et surtout par la battle de rap en plein milieu de Where there's a will there's a whalebone, avant de revenir au style plus classique du début d'album: Jogging gorgeous summer et ses sonorités brésiliennes ou Volcanoes, autre merveille à l'orchestration ingénieuse avec ses couplets guitare/batterie sautillante et son refrain tout en cordes mélancoliques.
En fin d'album tout le monde se calme un peu avec le très jazzy If et Ones, avant que l'on ne découvre un titre caché après cinq minutes de pluie (au sens propre), une autre douceur au piano avec tous les collaborateurs du disque qui chantent sur les choeurs.

Islands: Rough Gem (mp3)
Islands: Volcanoes (mp3)

Ca devient une habitude: le lien vers un superbe concert à emporter chez la Blogothèque
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Bonus: Deuxième album pour Sean Lennon, fils de 'vous savez qui' et de 'vous savez qui aussi'

Sean Lennon: Wait for me (mp3)

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vendredi 15 décembre 2006

Yo La Tengo: I am not afraid of you
and I will beat your ass


Sélection album de l'année
(et aussi meilleur titre de l'année!)


Après vingt ans de carrière, Yo La Tengo reste l'un des fers de lance de l'indie-rock américain, au même titre que Sonic Youth. Ils le prouvent d'ailleurs d'entrée sur Pass the hatchet, I think I'm goodkind, l'une des trois grosses pièces de l'album avec plus de dix minutes de guitares rugissantes, cymbales bruyantes et voix étouffées.

Leur douzième album est un vrai panorama du rock US: dès la deuxième chanson Beanbag Chair on est à l'opposé du titre introductif avec le tube de l'album, entraînant avec ses cuivres, son piano et sa voix claire et douce. Les plages suivantes sont tout autant variées: la douce I feel like going home avec piano, violon et la voix de Georgia Hubley, le surprenant Mr Tough, très funky, presque Princien ou encore Black Flowers et sa magnifique intro, ses carillons en fond sonore et son hautbois (c'est simple, on dirait du Sufjan Stevens!).
Comme pour Sonic Youth, on sent bien l'influence du Velvet Underground chez les new-yorkais, comme sur The race is on again ou Point and shoot et son superbe piano en fin de titre. Mais ils savent aussi garder leur originalité en variant les plaisirs: sur The room got heavy, les percussions exotiques contrastent avec une boucle de guitare cramoisie, avant qu'un clavier ne vienne emballer le final. La légèreté de Sometimes I don't get you précède le deuxième grand titre, Daphnia, très épuré avec piano, guitare et fond sonore mystérieux (pluie? feu de cheminée?), avant que l'ultra-énergique I should have known better et le pur rock'n'roll de Watch out for you Ronnie ne redonnent du rythme.

On termine l'album sur The story of Yo La Tengo, près de douze minutes de superpositions de guitares psychédéliques, qui confirme que les américains viennent de livrer l'un de leurs meilleurs albums, et aussi l'un des albums les plus variés de l'année 2006.

Yo La Tengo: Beanbag Chair (mp3)
Yo La Tengo: Black Flowers (mp3)

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Bonus: Egalement new-yorkais, Ben Kweller nous livre son troisième album, toujours entre pop-songs mélodiques et rock énergique

Ben Kweller: Nothing Happening (mp3)

Achetez l'album éponyme de Ben Kweller ici ou

jeudi 14 décembre 2006

Herman Düne: Giant


Sélection album de l'année


A l'annonce de la sortie de Giant, le nouvel album des suédois maîtres de l'anti-folk Herman Düne, on pense découvrir un nouveau disque de folk dépouillé, minimaliste, fait maison. Mais là, surprise: dès le premier titre I wish that I could see you soon on est étonné par l'orchestration, faite de percussions diverses, cuivres, choeurs féminins, ambiance africaine ou jamaïcaine. Sur la phrase 'The sooner the better' on a même l'impression d'entendre Phoenix tellement ça groove.

Sur chaque titre on trouve une petite idée, un petit instrument qui fera son charme: 1.2.3/Apple Tree avec la voix envoûtante calquée sur le rythme de la chanson, le superbe ukulélé de Bristol, le solo de trompette de Pure Hearts ou No master, titre étonnant avec ses soli de percussions au style très original.
Une chose ne change tout de même pas dans la musique d'Herman Düne: le génie mélodique dans les compositions d'André et David-Ivar, que l'on retrouve notamment sur Take him back to New-York City, sur l'irrésistible Your name/My game et son solo de guitare ou encore sur le titre éponyme Giant.
On peut juste regretter la présence des deux instrumentaux Baby Bigger et Mrs Bigger, totalement dispensables (et encore je me retiens parce que le premier est vraiment une horreur!).

Giant, c'est donc un album d'Herman Düne plein de tubes, comme si on avait un Mas Cambios plein de My friends kill my folks, ou un Not On Top plein du titre éponyme.
A noter aussi que les suédois ont enregistré un concert à emporter pour la Blogothèque lors de leur passage à Paris, et que c'est l'un des meilleurs de la série.

Herman Düne: 1.2.3/Apple Tree (m3)
Herman Düne: No Master (mp3)

Achetez l'album


Bonus: Moins joyeux, le rock d'inspiration cold-wave des texans I Love You But I've Chosen Darkness (rien que pour le nom...)

ILYBICD: Lights (mp3)

Achetez l'album Fear is on our side

mercredi 13 décembre 2006

TV On The Radio: Return To Cookie Mountain


Sélection album de l'année

Deux ans après avoir fait sensation avec leur premier album Desperate youth, blood thirsty babes, les new-yorkais de TV On The Radio nous offre leur deuxième album, avec toujours cette musique si particulière, presque effrayante.

La musique du futur: voilà aussi ce que l'on pense à l'écoute de l'introductif I was a lover, avec ses guitares stridentes qui vous agressent et la voix suraiguë du chanteur. Hours, titre plus doux, est tout de même mené par une rythmique entraînante. Petits chouchous de David Bowie, le groupe l'invite sur Province, où sa voix se fond totalement avec celles des deux chanteurs, Kyp Malone et Tunde Adebimpe.
Sur Wolf like me, ultra-puissante, on a l'impression d'entendre une armée de batterie, puis le loup laisse place aux sifflotements du petit chaperon rouge pour l'intro de A method, une chanson ultra-dépouillée, sans guitares.
Les gros moyens déployés sur Let the devil in (3 chanteurs, 3 percussionnistes, 7 choristes) ne suffisent pas à convaincre et font de ce titre l'une des déceptions de Return to Cookie Mountain, déception vite oubliée avec Dirtywhirl et surtout Blues from down here et ses cors, un des sommets de l'album, ou encore Tonight et sa magnifique intro en douceur.

TV On The Radio, une musique post-apocalyptique: 'I was a lover before the war' entend-on sur I was a lover. Quelle guerre? On ne sait pas, elle n'a pas encore eu lieu, mais le groupe américain nous y a bien préparé.

TV On The Radio: Wolf like me (mp3)
TV On The Radio: A method (mp3)

Achetez l'album


Bonus: Restons dans le thème du Petit Chaperon Rouge avec Isobel Campbell et Mark Lanegan (la Belle et la Bête aurait marché aussi)

Isobel Campbell & Mark Lanegan: The false husband (mp3)

Achetez l'album Ballad of the broken seas ici ou

mardi 12 décembre 2006

Transmusicales 2006: Jeudi 7/12, Deuxième Partie


Pour ceux qui auraient raté le premier épisode, allez voir par ici

Il est donc maintenant environ 2H, et il est temps de courir vers le hall 9 pour être aux premières loges pour le sommet de la soirée, les suédois de I'm from Barcelona. On remarque tout de suite la vingtaine de micros disposés sur scène. Emmanuel Lundgren, le meneur de la troupe, arrive incognito pour déposer les set-lists: avant de retourner en coulisses il en prend une, en fait un avion en papier, et la lance dans le public. Le ton est donné.
Les vingt membres du groupe (9 absents quand même, ça fait beaucoup!) entrent alors en scène et lancent des ballons dans la foule, ballons que l'on tâchera de maintenir en l'air tout au long du show. Pendant 45 minutes on retombe totalement en enfance, le sourire aux lèvres, en sautant dans tous les sens et en chantant en choeur: Treehouse, Oversleeping, We're from Barcelona, Collection of stamps, Jenny...
Quasiment l'intégralité de l'album y passe, pendant que volent dans tous les sens bulles de savon, confettis, bonbons, une fusée en carton, et même un ukulélé en fin de concert.
I'm from Barcelona, c'est juste un groupe d'amis qui s'amusent ensemble et qui en font profiter les autres: totalement jubilatoire.


Objet Volant Identifié: la set-list

Le sosie du commandant Cousteau nous fait la chorégraphie de Treehouse




Allez, tous en rythme!


Le salut

Le rappel sur le remix électro de We're from Barcelona

A la fin on fatigue alors on s'assoie et on regarde les copains
(ici la charmante Cornelia et son ukulélé qui finira dans le public)


Fin du programme au hall 9, mais il reste encore à voir Pop Levi, qui clôture la soirée de jeudi. Cet anglais vivant à Los Angeles joue un rock seventies fait de longues chansons psychédéliques, entre Hendrix et Cream. Le garçon maîtrise la guitare, c'est le moins que l'on puisse dire. Dernier concert oblige, Jean-Louis Brossard (le patron des Trans) l'autorise à faire deux rappels.



Ouf! Il est 3h15, il est temps de rentrer. 3/4 d'heure de bus avec dix cm2 d'espace vital, histoire de finir la soirée en beauté. Puis quinze minutes de marche sous une pluie battante (qui a dit comme d'habitude en Bretagne?) avant d'arriver chez moi, et au lit, des étoiles plein la tête...

PS: Au boulot vendredi et samedi soir, j'ai raté pas mal de bons trucs comme Cold War Kids, The Long Blondes, Kaiser Chiefs, Cansei de Ser Sexy, Klaxons, Albert Hammond Jr, Juana Molina...
Dur dur!