lundi 28 juillet 2008

Haley Bonar: Big Star



You can dress yourself up, put on a little bit of make-up.
Go out and get a hair-cut and stumble out into the morning.
They'll all hate you tomorrow when no one buys your single, and when you fall we'll look the other way.
They're gonna buy you airplanes and fly over the oceans and give you the loving that you need.
You're gonna be a big star waiting... on a big wish I'm making.

They're gonna call you baby, treat you like the symbol of something that they'll never understand.
I'm gonna read your stories, spend springtime in the gardens, tell my children all about the days.
When I can't make you happy. I can't make you money. I can only fold your laundry.
You're gonna be a big star waiting... on a big wish I'm making...

A tout juste 24 ans, l'américaine Haley Bonar (oui c'est son vrai nom, on évitera donc tout jeu de mots de mauvais goût) vient déjà de sortir son troisième album, Big Star. Originaire du Dakota du Sud, sa musique tend donc plus vers une alt-country chère à Neko Case que vers la sunshine/psyché pop californienne ou vers le son new-yorkais.

Passant sans aucune difficulté du pop/rock de Green Eyed Boy ou Better Half au folk souvent tubesque (Big Star, Something Great et ses superbes voix doublées) sans oublier un Little Maiden Gin en solo au piano, Haley Bonar nous conte tout simplement la vie, l'amour (le très calme Tiger Boy final) ou l'Amérique "on the road" (Highway 16, dans la plus pure tradition du rock US) sans nous cacher qu'elle est une femme de caractère (Queen Of Everything).

You say I talk like a sailor and you don't like my tone,
well get off my ship cause I'm going home.

Qui sait? Peut-être que bientôt la comète Haley deviendra une grande star.

Haley Bonar: Something Great (mp3)
Haley Bonar: Highway 16 (mp3)




Album: Big Star





Quoi de mieux qu'une jolie jeune femme? Et bien trois jolies jeunes femmes évidemment! Mais attention, sous leurs belles robes à fleurs, leurs mélodies country enchanteresses et des choeurs à tomber par terre les Chapin Sisters cachent des textes à vous donner des frissons dans le dos.

Don't wanna live sad and lonely, no, no.
So go get a rock and just stone me, whoa whoa.
Have mercy on me.
It's the end, don't you see?
Kill me now, oh, kill me now.

The Chapin Sisters: Kill me now (mp3)


Album: Lake Bottom Lp


Thank you Thanu!

jeudi 17 juillet 2008

Spiritualized: Songs in A&E



I think I'll drink myself into a coma
And I'll take every way out I can find
But morphine, codeine, whisky, they won't alter
The way I feel now death is not around

So death, take your fiddle
And play a song for me
Play a song, you used to sing
The one that brought you close to me
Play your song and I will sing along

I think I'd like to take myself to heaven
Cause I ain't been there many times before
And Jesus Christ what I don't know about lightning
Cause I been struck a thousand times or more

So death, take your fiddle
And play a song for me
Play a song you used to sing
The one that brought you close to me
Play your song and I will sing along

Think I'll drink myself into a coma
And I'll take any pill that I can find
But morphine, codeine, whisky, they won't alter
The way I feel now death is not around...

Toute l'histoire d'un album résumée en une chanson de 3 minutes. Jason Pierce et sa voix fatiguée, fragile, qui discute avec la mort sur son lit d'hôpital en soins intensifs, le bruit du respirateur artificiel en fond sonore. On est heureux qu'il est survécu à sa double pneumonie et qu'il est pu ainsi nous offrir cette merveille de délicatesse qu'est Death Take Your Fiddle et ce nouvel album de Spiritualized.

Songs in A&E est du coup forcément imprégné de ce climat médical dont Jason Pierce était déjà familier (on se rappelle du livret de Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space à l'aspect de notice de médicament), à commencer par le titre au double sens: Accident & Emergency ou les notes A (la) et E (mi). Dans le livret, l'album est dédicacé au Royal London Hospital, et on a même droit à un superbe poster de cathéters multicolores qui embellira votre salon!
Depuis Jason a retrouvé la forme, la flamme même. Fire, un mot qui revient tout au long du disque (I Gotta Fire, Soul on Fire, Sitting on Fire) avec d'autres mots importants comme soul, free et heart. Il n'a surtout rien perdu de son talent et nous en offre toute sa palette le long de cet album, de la pop symphonique avec vents, cuivres, choeurs et cordes de Sweet Talk ou The Waves Crash In au traditionnel rock n' soul (I Gotta Fire, Soul on Fire), du calme d'un Don't Hold Me Close ou du superbe final Goodnight Goodnight au déchaînement électrique de You Lie You Cheat où on n'aimerait pas se trouver à la place du destinataire de la chanson.

N'y aurait-il rien de mieux qu'un petit séjour à l'hôpital pour trouver l'inspiration, comme Sparklehorse l'avait fait il y a peu?

Spiritualized: Sweet Talk (mp3)
Spiritualized: You Lie You Cheat (mp3)


Album: Songs in A&E


Une chronique moins enthousiaste chez Des oreilles dans Babylone




Découvrez Spiritualized!

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samedi 12 juillet 2008

Au: Verbs


Aujourd'hui prenons des nouvelles de Au ("Hey you") alias le groupe le moins googlisable du monde (1,5 milliards de réponses... et encore ça va mieux qu'avec le premier album éponyme), des américains de Portland (Oregon) dont j'avais déjà parlé ici à l'occasion d'un premier album plein de promesses mais finalement un peu décevant.

On retrouve d'entrée sur leur deuxième album Verbs les éléments qui m'avaient plu sur Au: Luke Wyland (le leader de la bande) convoque tous ses amis aux choeurs (+ de 20 personnes) sur All My Friends, pendant que les percussions virevoltent toujours autant, le tout sur un lit de piano avant d'enchaîner sur Are Animals, du pur Au avec sa trompette folle.
Puis quand arrive la chaleur estivale (Summerheat), ils se réfugient tous sous le chapiteau juste avant que ne démarre le spectacle de cirque. Sur un concerto de scies musicales, ce sont d'abord les belles danseuses contorsionnistes qui entrent en piste, leur show devenant plus acrobatique quand un banjo vient accélérer le rythme. C'est au son des trompettes et trombones que les clowns et jongleurs font ensuite leur apparition (RR vs. D), avant que le rythme ne se calme pour le spectacle solitaire (All Myself) du funambule, accompagné tout le long de son fil par un piano.
Enfin, voici la parade finale (The Waltz) et son accordéon qui lui donne des airs de valse, avant qu'il ne soit temps pour tout ce beau monde d'aller se coucher (Sleep).

Comment en à peine un an gommer les défauts d'un premier album et réussir la rencontre entre les percussions d'Animal Collective et le folk habité d'un Grizzly Bear? J'en sais rien moi, demandez-le donc aux Au.

Au: Are Animals (mp3)
Au: RR vs. D (mp3)
Au: All Myself (mp3)

Au: Boute (mp3) sur Au 2007





Discographie chez Aagoo Records

lundi 7 juillet 2008

Tombées de la nuit 2008: Chris Garneau


3e jour des Tombées de la Nuit: alors que le festival a commencé sous la chaleur (30° mardi), aujourd'hui le tonnerre gronde, le ciel se déchaîne. Quoi de mieux dans ce cas, entre deux averses, que de se réfugier dans une église pour écouter un jeune homme, seul au piano, tenter de calmer le déluge?


"I saw the light"


C'est à la fois plein d'espoir et de crainte que je me rendais donc au Théâtre du Vieux St-Etienne pour la première venue en Bretagne de Chris Garneau, n'ayant pas pu avoir de places pour ce concert complet depuis plusieurs jours. Heureusement j'avais pu m'inscrire en liste d'attente la veille, et l'absence de deux inconscients ou retardataires suffiront à faire mon bonheur et me permettront donc de m'installer au premier rang, juste en face du piano à queue de l'américain.





A peine installé, et voilà que Chris Garneau arrive sur scène, petit homme tout timide, petits papiers, tasse de tisane (comme Cat Power) et bouteille de Perrier à la main (en fait remplie d'eau chaude et de miel, sa voix étant un peu fatiguée par une toux (ce qui ne s'est pas du tout entendu pendant les chansons)).
Les premières notes de piano, et puis là, au moment où les premiers mots franchissent le seuil de ses lèvres: les frissons... des frissons qui vous envahissent tout le corps et vous donnent la chair de poule. Quel bonheur! Quelle voix!
Cette voix belle, fragile, délicate, chaude, douce mais qui sait aussi parfois monter en puissance pour suivre la musique... C'est quand même autre chose en vrai que sur disque! Chris est vraiment épatant à voir jouer et chanter, concentré sur son chant, le regard dans le vague, vers les ténèbres qui se dressent devant lui, toute la lumière étant concentrée sur lui.





Niveau setlist, c'est assez varié: on alterne entre titres de Music For Tourists, son premier album (Baby's Romance, Black And Blue, Not Nice à l'harmonium) et de C-Sides (un Ep sorti en fin d'année dernière), titres inédits et même une reprise de Neil Young. Assez timide au début, il dit ensuite quelques mots en français entre chaque chanson ("Cette chanson s'appelle Not Nice. Mais pas vous; vous vous êtes très nice").
Il chantera même en français en rappel, sur une extraordinaire chanson mi-française, mi-anglaise, le rythme du piano s'adaptant à sa facilité de diction (lent en français, le rythme s'accélère furieusement quand il chante à toute vitesse en anglais, une vraie création théatrale). Deuxième chanson du rappel, Blackout, inspirée de la coupure totale de courant qui a eu lieu à l'été 2003 à New-York (ainsi que sur toute la région) clôt ce concert exceptionnel, exceptionnellement court aussi (55 minutes à peine).
Un conseil: ne ratez pas ce petit génie s'il passait par chez vous (il sera début Août au Festival des Nuits Secrètes à Aulnoye-Aymeries dans le Nord).





PS: Chris est aussi petit que ce que je pensais... Etonnant, non?

vendredi 4 juillet 2008

Tombées de la nuit 2008: This is the Kit/Merz

Joli cadre pour un concert, non?

Chaque année, au début de l'été, les premiers jours de Juillet, ont lieu dans notre belle capitale (bretonne!) les Tombées de la Nuit, un festival qui associe spectacles de rues, en plein air (Place des Lices, du Parlement ou de la Mairie notamment) et en salle. Concerts, arts de la rue, cirque, théâtre, expositions: il y en a pour tous les goûts et tous les publics.

2e jour, premier dilemme: Merz ou Pascal Comelade? Etant plus adepte de la musique de l'anglais que de celle du catalan, je choisis donc Merz, même si Pascal Comelade à l'Opéra de Rennes, ça a dû avoir de la gueule...
Direction le Théâtre du Vieux St Etienne donc, une ancienne église devenu un lieu acceuillant spectacles de danse et pièces de théâtre et qui deviendra pendant quelques jours l'endroit indie du festival.

Merz n'est pas venu seul de Bristol, puisque qu'il a mis dans ses bagages sa voisine bristolienne Kate Stables alias This is the Kit (en plus en kit c'est facile à transporter), accompagnée sur scène de Jesse D. Vernon du groupe Morningstar.
Et il a bien fait. J'avais vaguement entendu parler de This is the Kit avant ça, sans me pencher plus que cela sur son cas. J'avais sans doute tort, car on découvre sur scène deux jeunes gens sympathiques, parlant pas mal du tout français (Kate vit à Paris désormais) et surtout exécutant pendant 45 minutes un set folk plein d'enchantement, quelque part entre Laura Veirs et Marissa Nadler, à base de guitare acoustique, banjo et avec aussi un peu de violon (sans oublier une... poubelle comme percussion).
Une belle découverte et un premier album Krülle Bol (sorti cette année) acquis en sortant.






Notez la technique de la banane pour tenir son banjo

Ils reviendront sur scène pour un petit rappel, puis ensuite pour débrancher leurs instruments (les musiciens qui font les roadies, j'adore!), avant qu'une grande carcasse aux cheveux péroxydés ne viennent lui aussi s'installer et brancher ses guitares.

La disposition de la scène le laissait supposer: Conrad Lambert alias Merz (puisque c'est de lui qu'il s'agissait) sera ce soir seul sur scène. Ni cordes, ni batterie: Conrad alterne entre guitares électriques/acoustiques et clavier; il est assisté par son ordinateur sur lequel sont pré-enregistrés toutes les boucles électro correspondant à chaque chanson, qu'il lance à l'aide de plusieurs pédales.
Ça commence très fort avec un Call Me de toute beautée, l'une des chansons les plus belles et calmes de son dernier album Moi et mon Camion, disque qui constituera l'essentiel de la setlist du soir. Shun (Sad Eyes Days), Silver Moon Ladders, Lucky Adam, The First & Last Waltz seront en effet aussi de la partie, ainsi que ma préférée Cover Me, ici dans une version dépouillée, amputée de son final électrique, ce qui ne la rend que plus belle.
Les deux premiers albums ne sont pas pour autant négligés: Butterfly, Lotus, Lovely Daughter ou encore Engine Heart seront aussi au rendez-vous.
Conrad explique quelques textes entre chaque morceau, ainsi que le pourquoi du titre de son troisième album, camion en papier à la main (Moi Et Mon Camion étant le nom d'une société de déménagement anglaise, sollicitée 6 fois (!!!) en un an par Conrad).
Un joli concert au final, privilégiant les titres les plus calmes de sa discographie, avec seulement un petit moment de folie expérimental au clavier, avec lumières stroboscopiques et effets électro dans tous les sens.








Le fameux camion

PS: Conrad est beaucoup plus grand sur scène que sur disque. Etonnant, non?

mercredi 2 juillet 2008

Breaking News!!!!!!!



Jeff Buckley: She is free (mp3)

De retour d'une belle soirée en compagnie de This is the kit et Merz (review à suivre), je pensais que la nuit ne pouvait être plus belle. Et pourtant...