dimanche 7 octobre 2007

Out of Control


J'ai lu que Control était le meilleur film musical jamais réalisé. Certes. Mais cela serait exact si c'était seulement un film musical. Control c'est bien plus que ça. C'est une histoire d'homme. D'un homme, Ian Curtis. Une histoire de femmes, deux femmes, Debbie et Annik. Une histoire d'amour. Love will tear us apart...



Inutile de revenir sur le synopsis: tout le monde connaît l'histoire, et surtout la fin de l'histoire. Je ne reviendrai que sur quelques scènes fortes, symboliques de la perte totale de contrôle d'un homme sur sa propre existence: le regard hagard au moment de la naissance de sa fille, qui semble dire "Comment réussir à gérer ça alors que j'ai déjà du mal avec ma vie?", l'incroyable dispute conjugale quand sa femme découvre l'existence d'Annik, journaliste belge et amante qui le suit sur toutes les tournées: figé, muet, il est acculé dans le coin de la pièce, comme un mauvais élève puni par la maîtresse (justement) d'école.
Et ce concert dans la dernière partie du film, où il est incapable de monter sur scène, paralysé par la peur. Sans parler de la fin, terrible, d'une violence glaciale, quasi insoutenable... On ne sort pas indemme de la salle de cinéma.

Pour ce qui est des détails techniques, tout est parfait: le noir et blanc est superbe, la réalisation est sobre, joliment cadré, Anton Corbijn prenant le temps de s'arrêter sur les visages, sur celui de Sam Riley surtout. Atout supplémentaire, la ressemblance physique des acteurs avec les membres de Joy Division, et le jeu exceptionnel de Sam Riley, notamment pendant les scènes de concert: il suffit de regarder ce live à la BBC pour s'en convaincre (merci à Daniel chez qui j'avais découvert cette vidéo de fou).





Joy Division: Disorder (mp3) sur Unknown Pleasures






Joy Division: Twenty Four Hours (mp3) sur Closer






Joy Division: Love Will Tear Us Apart (mp3)
sur la compilation Substance 1977-1980




Pour finir, deux petites choses: une reprise de José Gonzalez, le roi dans ce domaine, et la vidéo de The Wombats pour terminer un peu plus joyeusement...

José Gonzalez: Love Will Tear Us Apart (mp3, pas sur le dernier album In Our Nature néanmoins chaudement recommandé)

The Wombats: Let's Dance to Joy Division (vidéo)

5 commentaires:

  1. Très bonne initiative d'évoquer ce très grand groupe.

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  2. Ce film est vraiment splendide. j'ai été ébahi par toutes ses qualités. Et j'ai ausi trouvé que le fait d'évoquer l'évolution musicale du groupe uniquement par des scènes de concerts, sans trop d'explications était très ingénieuse. Corbijn a vraiment réussi à faire un film très sensible et très beau, le tout sans utiliser toutes les grosses ficelles du biopic.
    A voir absolument...

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  3. Salut Erwan!
    En ce qui me concerne , j'ai émis plusieurs réserves sur ce film sur notre blog. Bon, je ne reviendrai pas sur le parallèle un peu osé que j'ai fait entre ce film et "les doors" d'Oliver Stone ( avec cette pérécision tout de même : si Corbinj n'est pas Oliver Stone, n'oublions pas qu'avant de devenir un groupe pour beaufs, les doors dégageaient une vraie aura de mystère . Si, si, j'y étais ...Enfin presque ...).
    En fait , ce qui me gêne le plus dans tout ça , c'est le point de départ même : quel est le sujet du film ? Pas Joy Division. ok. Ian Curtis alors ? Oui, mais quel intérêt ? C'est ,ne pas connaitre la musique que de réduire un groupe à son chanteur ...Et puis si c'est un film à vocation musicale, l'entreprie est vaine, forcément . Comment filmer l'invisible, cette alchimie entre les différents membres d'un groupe, l'oeuvre au travail...
    Bon, je m'arrête là et j'en reparle quand je serai allé le voir ( puisque j'irai le voir ...).
    P.S 1 :merci pour le mentionnement de mon blog !
    P.S2 : au cas où tu ne connaîtrais pas cet enregistrement, il est essentiel que tu te procures le concert de Joy Division aux Bains douches . La qualité audo est très bonne et le groupe est impressionnant de puissance scènique. Le genre de disque dont on met du temps à se relever ...( Et qui rend à Joy Division ce qu'on attribue parfois un peu trop exclusivement à Martin Hannett...).

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  4. @Ellis: merci :)

    @The Mixtaper: 100% d'accord!

    @Daniel: comme je le dis au début, c'est plus une histoire d'homme, d'amour, de désespoir qu'un film musical. Ian Curtis n'est pas Joy Division, mais c'est quand même lui qui en a fait la légende non? Va voir le film et on en reparlera après, je ne penses pas que Control trahisse l'esprit du groupe ou de Ian Curtis... Bon en même temps j'avais 3 mois quand il est mort, alors je peux pas dire que je suis un fan de la première heure ;)
    Et merci pour le conseil, je connais ce live mais je ne l'ai pas encore, erreur à réparer donc...

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  5. Salut Erwan !
    Bon, je ne suis pas encore allé voir le fim. En revanche , JP - membre de next - a eu la chance de pouvoir assister à une projection suivie d'une rencontre avec Alain Dister .
    Si tu as deux minutes , j'ai mis son compte-rendu en ligne sur notre blog.
    Je t'en conseille la lecture !( JP ne prend pas souvent la parole , ou alors seulement dans les grandes occsions .).

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