mardi 10 juin 2008

Shearwater: Rook

Photo: Stephen Dewall

Ce n'est sans doute pas un hasard si Jonathan Meiburg, leader de Shearwater, a annoncé quelques jours avant la sortie du nouvel opus de son groupe (le cinquième) qu'il quittait Okkervil River, l'autre groupe dont il est membre (aux côtés de Will Sheff). Car quelle meilleure façon de mettre enfin un peu plus en lumière ce side-project qui n'en est plus un?
En effet, jusqu'à Winged Life en 2004, Will Sheff et Jonathan Meiburg étaient tous les deux à l'écriture, le chant étant toutefois majoritairement le fait de Jonathan (contrairement à Okkervil River). Premier changement en 2006 avec Palo Santo (grand oublié de mon top 2006), où les compositions sont toutes l'oeuvre de Jonathan: on s'éloigne ici un peu plus du style d'Okkervil River, et on sent le chef-d'oeuvre proche. Puis vient donc Rook, dans les bacs depuis une semaine: Will Sheff n'est même plus présent sur le disque, et l'oiseau-marin vient définitivement de prendre son envol.

You are racing
you are racing,
alone.

Inutile de faire durer le suspense (oui, je vous sens impatients!): si j'ai dit qu'on sentait le chef-d'oeuvre proche avec Palo Santo, ce n'est pas pour me contredire juste derrière. En fait, Rook est un vrai concentré de génie et d'émotion, avec ses dix titres pour 38 minutes, à commencer par On The Death Of The Waters, sa superbe intro au piano et cette voix plus belle que jamais, haute, fragile, qui nous porte en apesanteur avant d'exploser en milieu de titre.
Shearwater enchaîne et alterne ensuite en toute simplicité entre titres courts simplement tubesques (Rooks, un Century Eyes et son piano qui vous martèle la tête, un Leviathan, Bound magnifique, sans guitares ni batterie, mais seulement avec un hammer dulcimer, glockenspiel, piano et cordes) et longs morceaux fabuleux où prédomine le piano (les 7 magnifiques minutes de Home Life et ses cuivres/cordes) et où la voix, souvent, débute tout en douceur avant de devoir hausser le ton quand apparaissent guitares et rythmique (The Snow Leopard).

Horse without rider
Lungs without breathing
Day without light
Song without singing
a song...

En bref: un chef-d'oeuvre qui enterre gentiment le dernier Okkervil River, en attendant la riposte de Will Sheff à l'automne avec la sortie de The Stand Ins, la suite de The Stage Names.





Shearwater: Whipping Boy (mp3) sur Winged Life 2004





Sheawater: Red Sea, Black Sea (mp3) sur Palo Santo 2006
Sheawater: Johnny Viola (mp3)





Sheawater: Leviathan, Bound (mp3)
Sheawater: Home Life (mp3) sur Rook 2008
Sheawater: Century Eyes (mp3)



Discographie Shearwater
L'album en écoute intégrale sur Myspace
Autres chroniques chez Des oreilles dans Babylone et Presse-oreilles


Rooks en live à SXSW

7 commentaires:

  1. Je crois bien que c'est Okkervil River qui est le side-project de Shearwater, et non l'inverse.
    Etonnant, non ?

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  2. Il est très beau ce disque. Vraiment.
    Bien meilleur que Palo Santo qui avait des creux.
    Un album en fait il n'y a que ça de vrai, format vinyle 40mn.

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  3. @Coolbeans: Ah bon? Et Wolf Parade/Sunset Rubdown, c'est pareil.

    @KMS: Tout à fait d'accord!

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  4. Palo Santo m'avait ennuyé comme jamais en 2006. Donc, je peux aller sur celui là a priori et je suis a priori (bis!) sur de pas m'endormir?

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  5. Si tu trouves ce disque ennuyeux, je peux plus rien pour toi Twist! J'ai rien entendu de plus passionnant cette année pour l'instant.

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  6. Cool ta critique, j'ai fait un renvoi vers elle dans la mienne ;)
    A+
    Benjamin
    http://www.playlistsociety.fr/2008/06/shearwater-rook.html

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  7. Sympa, merci! Pas mal aussi ta review, ça sent l'unanimité générale pour cet album!

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