6 mois après l'EP fait-maison Maplewood, Ed Harcourt sort son premier album sur le label Heavenly. Et c'est avec Here Be Monsters que j'ai découvert la musique de l'anglais, pour ne plus la quitter ensuite.
Après un EP assez varié au niveau des ambiances, Here Be Monsters est un album au style beaucoup plus homogène, mais pas monotone pour autant. De l'excellente pop anglaise, tout simplement, où l'on découvre cette capacité qu'a Ed Harcourt de vous emporter dans une chanson avec sa mélodie dès les premières notes de piano (She Fell Into My Arms) ou de guitare (la vibration des cordes sur le premier titre Something In My Eye), de créer une ambiance mystérieuse et cinématographique avec le piano de God Protect Your Soul. Les chansons écrites par l'anglais sont en constante évolution, pour aller souvent crescendo, comme sur la montée des violons de Something In My Eye ou sur le titre le plus long, Beneath The Heart of Darkness et ses trois parties: 3 minutes de calme et de douceur avant un déluge de guitares électriques et de trompette, puis à nouveau le calme après la tempête.
Beneath the heart of darkness Lies an old machine that's dying Spluttering like an army of artillery sporadically firing The roots of the house are cracking, caving in
Calme et mélancolie également sur Those Crimson Tears, au piano et contrebasse, ou sur l'autre morceau assez long qu'est Wind Through the Trees, mais aussi tubes potentiels avec Shangai ainsi que les deux titres déjà présents sur Maplewood, Hanging With the Wrong Crowd et surtout Apple of My Eye.
Alors qu'Ed Harcourt vient de sortir un nouvel EP, Russian Roulette, sous une forme assez originale, j'avais envie de revenir un peu sur sa discographie. Je ne vous ferais pas l'intégrale puisque je ne la possède pas (singles, best-of, compilation...). Je ne parlerais donc que de ses quatre albums studios ainsi que des deux EPs, Russian Roulette et Maplewood, le premier, sorti en 2000.
On commence donc avec Maplewood, un EP 6 titres qui est sorti un an avant son premier album Here Be Monsters. Ed Harcourt passe d'une ambiance à l'autre au fil des morceaux, d'un instrument à l'autre également, sur un disque home-made enregistré sur un 4 pistes où il joue de tout tout seul. Il débute avec Hanging With The Wrong Crowd, où l'on reconnait déjà son style caractéristique, avec sa voix magnifique et une mélodie étourdissante. Puis l'ambiance est tout à fait différente sur I've Become Misguided et son banjo, où la voix mumurée est plus grave. Place ensuite au piano et handclaps sur le tube Apple Of My Eye, et piano toujours pour l'ambiance jazzy (que l'on retrouvera souvent par la suite) de Attaboy Go Spin A Yarn et Whistle Of A Distant Train, avec une trompette à chaque fois. Dans un tout autre genre, He's Building A Swamp sonne comme un inédit de Calexico.
Avec cet EP fait avec les moyens du bord, on peut déjà apercevoir le talent de ce songwriter anglais qui nous livrera de bien belles choses à l'avenir.
Après Arcade Fire en 2007, deuxième séjour musical parisien à l'occasion du passage par la capitale de Shearwater. Toujours en la bonne compagnie de Toto et Cécile. Comme pour Marissa Nadler, je vous invite à aller sur DLMDS pour lire mon compte-rendu de la soirée et à lancer le lecteur en même temps (ne soyez pas étonnés, mais il y a un monsieur qui parle avant et après le morceau de Hospital Ships). Et prenez la peine d'aller en bas de post, deux surprises vous y attendent!
DM Stith
DM Stith
DM Stith
Il est rare que je quitte un concert sans un arrêt au stand merchandasing. Et quand c'est DM Stith lui-même qui tient le stand, ça fait une raison supplémentaire de s'arrêter. Pendant que Cécile parlait tranquillement avec lui dans un anglais parfait, j'essayais péniblement d'aligner deux mots pour me procurer le vinyl de Heavy Ghost et également le Ep BMB (sortie le 1/7!!!). Et les surprises alors? Oh, deux secondes, vous êtes bien impatients! Tout d'abord un extrait de BMB EP, la reprise de Be My Baby des Ronettes (BMB, logique)
Puis, pour le plus rapide d'entre-ceux qui n'ont pas encore eu la chance d'écouter le merveilleux Heavy Ghost, un code pour télécharger l'album en mp3 (avec, je pense, l'Ep Curtain Speech également). Votre nom en commentaire, vite! (EDIT: Ellie win!)
PS: Et merde, on a oublié de lui demander ce que Sufjan foutait!
Si vous voulez tout savoir du concert de Marissa Nadler dimanche dernier au Parlement de Bretagne, avec fouille au corps, blague limite, corde cassée, dorures et ombres murales, je vous invite à vous rendre sur DLMDS. Lyle vous parlera aussi du concert que Marissa a donné le lendemain au Nouveau Casino à Paris. Et laissez cet onglet ouvert pour écouter la playlist! (avec deux titres pour chaque album)
Marissa Nadler est une habituée des reprises; elle a joué ce soir-là After the Goldrush Oh, Lonesome Me de Neil Young, qui n'est pas sur cet article qui regroupe des reprises par Marissa.
Shadowplay
La salle où a eu lieu le concert, en vision 360° comme si vous y étiez! (la 1ère en haut)
A mon propre étonnement, je suis un peu moins enthousiaste que je ne l'étais après les premières écoutes concernant le quatrième album de Great Lake Swimmers, Lost Channels. La chronique est à lire ici. A écouter absolument tout de même, ne serait-ce que pour Still!
Il serait temps que Sufjan reviennent, j'aurais bientôt racheter tous ses albums là... L'achat de Seven Swans en vinyle est donc l'occasion idéale pour en faire la chronique, puisque je n'ai jamais chroniqué ses disques sortis avant la création de ce blog (et donc la triplette magique Michigan/Seven Swans/Illinoise).
Sur Seven Swans, on trouve Sufjan Stevens à son plus simple. On est ici loin des richesses orchestrales de l'album précédent et du suivant. Place au dépouillement pour son album le plus court (45 minutes quand les autres flirtent avec les limites de capacité du CD). Guitare et banjo tiennent le premier rôle (The Dress Looks Nice On You), et la famille Smith vient donner un coup de main au chant et aux choeurs (notamment sur le superbe All The Trees Of The Field Will Clap Their Hands introductif). C'est d'ailleurs Daniel Smith (alias Danielson) qui se charge de la production de ce disque. To Be Alone With You, Abraham, Size Too Small: Sufjan prouve qu'il peut faire court et simple, avec des titres de moins de trois minutes, avec juste sa voix magnifique et une guitare. Même si on n'échappe pas aux grands morceaux épiques dont il a le secret, comme Sister (mp3) et sa guitare électrique pour une intro de plus de quatre minutes ou le titre éponyme, peut-être sa meilleure chanson au banjo. Et puis Seven Swans c'est aussi l'album de Sufjan Stevens qui fait le plus référence à la religion: Abraham, The Transfiguration ou encore Seven Swans.
We didn't sleep too late There was a fire in the yard All of the trees were in light They had no faces to show I saw a sign in the sky Seven swans, seven swans, seven swans I heard a voice in my mind "I will try, I will try, I will try I will try, I will try, I will try"
We saw the dragon move down My father burned into coal My mother saw it from afar She took her purse to the bed I saw a sign in the sky Seven horns, seven horns, seven horns I heard a voice in my mind "I am Lord, I am Lord, I am Lord" He said, "I am Lord, I am Lord, I am Lord" He said, "I am Lord, I am Lord, I am Lord"
He will take you If you run He will chase you He will take you If you run He will chase you Because he is the Lord...
Tout cet aspect chrétien devrait normalement me détourner de Sufjan Stevens, et pourtant ça n'a jamais été le cas. Sans doute parce que j'ignorais tout de ses croyances lorsque j'ai découvert sa musique, et que cet aspect n'est finalement pas si présent si on ne porte pas une attention particulière aux paroles. Je ne retiens finalement que la musique, 3/4 d'heure de perfection qui se termine par The Transfiguration et ses vents identiques à Chicago qui annoncent l'album à suivre, Illinoise.
Vous remarquerez sur la photo que l'album est accompagné d'un 45 tours bonus, avec les chansons I Went Dancing With My Sister et Waste Of What Your Kids Won't Have. Je vous mets les mp3s (ils sont aussi dans le lecteur), que j'avais récupéré je ne sais plus où.
Il y a des groupes qui ne nous facilitent pas la tâche, vraiment. Il y a deux ans, Bishop Allen sortait The Broken String, un album compilant le EP Project, et je me suis demandé à l'époque comment je pourrais bien en faire la chronique alors que je connaissais déjà les morceaux et que j'avais déjà parlé des mêmes morceaux dans une chronique précédente. Et aujourd'hui sort Peplum, le nouvel album de Toy Fight. Ou le premier album de Toy Fight, je ne sais pas comment on doit le considérer. Car on pensait Toy Fight mouru. Avant qu'ils ne réssucitent fin 2008, suite à l'approche de City Slang, intéressé pour qu'ils sortent un nouvel album. Album sur lequel on retrouve sept titres de Anagram Dances, réenregistrés pour l'occasion.
Retour en arrière. Année 2006, pas encore bloggeur. Une autre vie quoi. Je découvre chez Thanu un groupe français au drôle de nom de Toy Fight. Puis vient la création de ce blog fin octobre de la même année. Quelques jours plus tard, Thanu publie une interview (assez imposante!) du groupe, et je me décide enfin à commander le disque Anagram Dances, premier album autoproduit d'un groupe déjà séparé depuis plus d'un an. Dans le même temps, Bishop Allen est en plein dans son EP Project. Deuxième point commun entre les deux groupes: ils ont accompagné mes débuts. Toy Fight et Bishop Allen, c'est un peu la bande-son de ce blog. Je me souviens avoir écouté en boucle cet Anagram Dances toute la fin de l'année 2006, avant qu'il ne termine finalement dans mon top 10 de 2006. Je me suis dit à l'époque que je l'avais peut-être surestimé, trop d'écoutes, trop proche de l'échéance. Mais en fait non, en le réécoutant encore aujourd'hui, non.
Euh... où en étais-je... Ah oui, aujourd'hui, 4 mai, Peplum. La même crainte que pour The Broken String. Je connais la plupart des morceaux, et je vais donc être forcément déçu. Mais l'album de Bishop Allen a fini dans mon top 3 de l'année 2007, donc je crois que l'on peut vite écarter ces craintes. Craintes qui disparaissent totalement dès la première écoute. Dès les premières secondes de Where The Avalanches Are même, titre qui ouvrait également Anagram Dances. Ça sonne toujours aussi frais, ces guitares cristallines, cette richesse instrumentale. Rien à jeter dans les sept titres déjà présents sur l'album précédent. Côté nouveauté, trois petits interludes, une trentaine de secondes où chaque membre fondateur du groupe (David Simonetta, Maxime Chamoux et Sebastian Broca) a le droit de faire ce qu'il veut. Et six nouvelles chansons, largement à la hauteur des anciennes, et tout autant variées. La trompette de Your Own Fireworks réveille les voisins, alors que Les Indes Noires (chanson composée à l'origine pour un autre projet du groupe, également appellé Les Indes Noires), titre d'une magnifique douceur dans ses cordes comme dans ses percussions, devrait les calmer. On trouve aussi des synthés sur Trucmuche (The Punch Line), et deux versants d'une même chanson: The If Song est le côté bucolique du premier single High Noon avec ses "Whoohoo" plus qu'efficaces.
Malgré la signature sur Cityslang, Toy Fight n'a donc pas changé de formule; ils gardent leur pop artisanale bourrée d'instruments en tous genres et de petits clins d'oeil au quotidien (le "C'est bon?" au début du dernier titre The Soldier est toujours là). En ajoutant de solides nouveaux morceaux, ils peuvent même se payer le luxe de se priver des deux meilleurs titres d'Anagram Dances (à mes oreilles), Scientists Having A Good Time et Victim's Hairdo. Finalement le changement radical, c'est sans doute que cette fois-ci il y aura beaucoup plus de monde à se rendre compte du talent de ce groupe. On a en France l'un des meilleurs groupes de pop au monde! En parcourant le dernier exemplaire de Magic, arrivé à la page disque du mois, j'ai écarquillé les yeux, refermé le magazine puis je l'ai rouvert lentement, de peur que l'illusion se soit envolée... Mais non, il était toujours là. Peplum, album du mois. C'est l'ours brun qui va pas être content...
Après ça, promis, j'arrête. Mais comme je ne sais pas dire non, j'ai forcément accepté quand Lyle m'a proposé de participer à Dans le mur... du son!, un nouveau site musical dont l'idée est née l'an dernier au moment des discussions autour du projet du classement des bloggeurs. Et comme entre ce blog, Listen2Fight et ce nouveau site, je n'ai pas envie de parler des mêmes choses et donc de recycler des chroniques (ce que je viens de faire pour ma première review d'ailleurs...), il va falloir trouver encore plus de temps pour vous faire partager mes coups de coeur. Car c'est souvent plus le temps que l'envie qui manque (bien qu'il y a quand même des jours où on a vraiment pas envie d'écrire).
Pour l'instant, rendez-vous tout de suite dans le mur du son, où vous croiserez une belle équipe composée de Lyle, Arbobo, Thomas, -Twist-, Dom et moi-même (EDIT: et Coolbeans qui vient de rejoindre l'équipe). Vous y trouverez les premières chroniques, dont la mienne, celle de Survival, premier album de Forest Fire qui vient d'être réédité par Talitres et dont j'avais rapidement parlé ici.
Ailleurs, ma nouvelle battle vient d'être mise en ligne sur Listen2Fight: elle oppose Vandaveer à The Tallest Man on Earth. Et je vous signale aussi le retour tant attendu de Indie-Boy Traqueur, avec un nouveau site: Déclaration(s) d'Indépendance. Welcome back, Indie-Boy! (avec un chouette billet sur une reprise de Sufjan Stevens par un mec de La Nouvelle Star)
PS: le flux RSS de Dans le mur du son devrait marcher d'ici peu (dès que Lyle aura trouvé comment ça marche!)