dimanche 30 mars 2008

Bon Iver


J'en avais parlé brièvement ici avant la re-sortie du disque chez Jagjaguwar: Bon Iver est le nom qu'a choisi Justin Vernon pour ce premier album enregistré dans une cabane aux fonds des bois du Wisconsin pendant l'hiver 2006/2007 (d'où le nom, la faute d'orthographe est volontaire).

Cela ne surprendra personne, For Emma, Forever Ago est évidemment un album de folk très dépouillé, à la production lo-fi, la version masculine du Pirate's Gospel d'Alela Diane l'an dernier. Essentiellement basé sur une guitare acoustique et le chant magique et assez haut de Justin (qui bizarrement a une voix très grave quand il parle, voir vidéo plus bas) quelques chansons ont gagné par un passage en studio un côté plus rock (génial Creature Fear au couplet très calme voix/guitare et au refrain tout en puissance, très rock avec batterie/guitare électrique/choeurs) ou de jolis cuivres comme sur la mini-pièce de théâtre For Emma, deuxième tube du disque, pendant plus pop et joyeux du premier tube Skinny Love, le morceau qui avait affolé la blogosphère l'an dernier, aussi irrésistible à la première écoute qu'à la centième (un peu longue cette phrase non?).

I told you to be patient
I told you to be fine
I told you to be balanced
I told you to be kind
Now all your love is wasted?
Then who the hell was I?

Now I'm breaking at the britches
And at the end of all your lines
Who will love you?
Who will fight?
Who will fall far behind?

Le disque se clôt sur Re: Stacks, la plus belle, la plus simple chanson de l'album avec sa mélodie merveilleuse et le génie de l'écriture de Justin sur les rimes du refrain. Bref, un petit chef-d'oeuvre qu'aurait tout à fait pu composer Christopher McCandless, le héros de Into the wild, tout seul dans son bus au milieu de l'Alaska.

Bon Iver: Skinny Love (mp3)
Bon Iver: For Emma (mp3)
Bon Iver: Re: Stacks (mp3)





Album: For Emma, Forever Ago






Backstage Sessions: Bon Iver - Flume from Hard to Find a Friend on Vimeo.

lundi 24 mars 2008

Le retour du rock ...


... sur ce blog?

Il fut un temps, il y a très très longtemps (début des années 2000 quoi...), j'étais en plein revival rock initié par des groupes comme les White Stripes, Strokes ou Libertines, achetant tous les premiers albums de tous les groupes ayant profité de la vague: Mando Diao, The Bravery, Elefant, Cribs, Dead 60's, j'en passe et des pires...
Puis, ces dernières années, j'ai senti un virage pop/folk s'amorcer en moi, ayant pour conséquence un désintérêt le plus total pour les deuxièmes ou troisièmes albums des groupes sus-cités.
Et là, tout à coup, arrive un groupe qui me redonne l'envie d'écouter du bon vieux rock 'n roll, du riff qui fait mal, des rythmiques bien primaires... je veux parler de Pete & The Pirates bien sûr!

Dès le premier titre I'll love tous les ingrédients pour me redonner goût au rock sont là: ça commence par des guitares carillonnantes comme celles du Velvet Underground, avant quelques bons riffs et une mélodie accrocheuse qui fait de ce titre inaugural le premier tube d'une longue série. Knots (la vidéo de la Black Cab Session ci-dessous), Dry Wings, Eyes Like Tar, ce n'est pas ce qui manque sur Little Death, premier album de Pete & The Pirates (hommage à Pirates des Caraïbes ou manifeste pro-téléchargement?).
Sinon il y a aussi les méga-tubes, Come on feet et Mr Understanding, deux singles plus que bien choisis, qui feraient danser et sauter dans tous les sens même la Reine d'Angleterre (ah oui parce qu'en plus ce groupe est anglais! Un bon album de rock anglais, on a pas vu ça depuis... le premier Libertines tiens!).
Et puis bien sûr comme dans tout bon album de rock qui se respecte on trouve quelques ballades, mais qui ici ne relâchent pas la pression: Moving ou Song for today sont tout en retenue et tension permanente.

Alors, one shot ou vrai regain d'intérêt pour le rock? Etant donné que les autres disques qui tournent pas mal sur ma platine en ce moment sont ceux de The Ruby Suns, Merz, Bon Iver ou The Sleeping Years, pas sûr que ce soit la deuxième solution.

Pete & The Pirates: Come on feet (mp3)
Pete & The Pirates: Moving (mp3)
Pete & The Pirates: Eyes Like Tar (mp3)





Album: Little Death





mercredi 19 mars 2008

Arthur C. Clarke 1917-2008


Disparition de l'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke à l'âge de 90 ans, auteur de nombreux romans mais surtout connu pour être celui de 2001: A Space Odyssey, adapté au cinéma par Stanley Kubrick.
En fait c'est une nouvelle de Clarke, The Sentinel, qui est à l'origine du projet: Clarke et Kubrick ont ensuite travaillé conjointement pendant 4 ans sur l'adaptation de cette nouvelle en roman et en scénario, pour donner finalement l'un des (le?) meilleurs films de l'histoire du cinéma, à la BO également mythique.

Richard Strauss: Also Sprach Zarathustra (mp3)
Johann Strauss: The Blue Danube (mp3)

Livre, film et musique par ici


lundi 17 mars 2008

Playlist Début 2008


Petit tour d'horizon des disques dont je n'ai pas fait la chronique en ce début d'année et qui demandaient tout de même un peu d'attention (les pauvres...), à commencer par Syd Matters et son troisième album Ghost Days, tellement beau et simple que je n'ai pas trouvé quoi que ce soit d'intéressant à en dire.
Suivent Cat Power et son Jukebox assez décevant malgré quelques merveilles, les anglais de British Sea Power et leurs singles assez efficaces, The Mountain Goats avec Annie Clark en guest sur ce titre, les cinglés de Xiu Xiu pour un titre plutôt accessible, un magnifique extrait du dernier Songdog, découvert grâce à l'ami Coolbeans et enfin deux extraits de la BO du film de Sean Penn Into the wild, où Eddie Vedder se met à la country-folk.
On terminera en vidéo avec la Blogothèque qui retrouve la grande forme pour le concert à emporter de Yeasayer.

Syd Matters: Me and my horses (mp3)
Cat Power: Don't explain (mp3)
British Sea Power: No Lucifer (mp3)
The Mountain Goats: Autoclave (mp3)
Xiu Xiu: Child at arms (mp3)
Songdog: On Porthcawl Sands (mp3)
Eddie Vedder: No Ceiling (mp3)
Eddie Vedder: Hard Sun (mp3)

All in One [ZIP]

Retrouvez ces albums ici ou

mercredi 12 mars 2008

Throw Me The Statue


Direction aujourd'hui les eaux du Pacifique, Seattle sur la côte Ouest des USA pour être plus précis. Musicalement, quand on évoque Seattle on pense tout de suite grunge et Sub Pop. Or Throw Me The Statue n'est pas sur le label historique de la ville, et ne pratique évidemment pas le grunge (d'ailleurs qui pratique encore ce genre de musique?).

Emmené par Scott Reitherman, Throw Me The Statue fait plutôt dans l'électro-pop lo-fi bricolo avec un sens mélodique certain, comme en témoignent les quelques tubes potentiels qui parcourent ce premier album, Moonbeams. Tout juste accroché par le premier titre Young Sensualists, on est ceuilli sur place dès le deuxième, Lolita, tube incontestable auquel je préférerais tout de même le fatal About To Walk, mon titre favori.
On pense à Grandaddy dans cette capacité à enchaîner les tubes, parfois à dominante rock (This Is How We Kiss), parfois électro (Yucatan Gold), et dans ces petits loops électro qui s'insèrent dans le refrain (A Mutinous Dream).
Mais heureusement le groupe sait aussi montrer une autre facette, plus calme, moins enjouée, et évite ainsi ce qui aurait pu devenir un exercice de style. Sur la fin du disque, les morceaux se diversifient: superbe Written In Heart Signs, Faintly à la guitare acoustique, cuivres sur Groundswell ou sur le joli titre final The Happiest Man On This Plane, ambiance jazzy sur le morceau éponyme.

Des tubes, des jolis moments de calme et LA pochette de l'année: qu'est-ce que vous voulez de plus?

Throw Me The Statue: About To Walk (mp3)
Throw Me The Statue: This Is How We Kiss (mp3)
Throw Me The Statue: Written In Heart Signs, Faintly (mp3)



Album: Moonbeams

La chronique de Romain sur Blogpop

Le concert à emporter en ferry


mercredi 5 mars 2008

Vampire Weekend


Le paradoxe de la hype, c'est qu'en général elle retombe assez vite lors de la sortie de l'album du groupe en question, après être montée très très haut dans les mois précédent. Ce constat est tout de même un peu moins vrai pour Vampire Weekend, étant donné que le groupe distribuait une version de l'album en CD-R depuis plusieurs mois, et donc que l'album était disponible en téléchargement depuis un moment.

Réaction à froid donc au premier album éponyme des new-yorkais de Vampire Weekend, copains de fac de Columbia, histoire de voir ce que vaut vraiment ce disque.
Sincérité. Voilà le premier adjectif qui me vient pour qualifier la musique du groupe, mais aussi leur démarche. Contrairement à d'autres (The Strokes?), ils ne cachent pas leurs origines bourgeoises ou WASP comme disent les américains, joli chandelier sur la pochette, chemises dans le pantalon, chaussures bâteaux et grands problèmes existentiels: Cape Cod/Louis Vuitton/Bennetton (la faute n'est pas de moi!). Ils sont tellement sages qu'ils s'auto-censurent sur Cape Cod Kwassa Kwassa: un "fuck" à peine articulé qui n'est pas écrit dans le livret.

Is you bed made?
Is your sweater on?
Do you want to .... ?
Like you know I do

Concernant leur musique, on a beaucoup parlé des influences africaines qui laisseraient à penser qu'ils ont traîné dans les quartiers noirs de New-York (et c'est clair que ces influences existent et s'entendent), mais pas du tout des influences classiques, plus discrètes mais omniprésentes sur le disque, avec les claviers qui parfois cassent le rythme comme sur l'effrénée A-Punk ou imitent le clavecin sur la mini-symphonie M79, sans oublier également les cordes (Walcott).

Verdict final? Difficile de dire quelque chose de plus sur un album où tout a déjà été dit, mais il est certain que Vampire Weekend a réussi à attendre la quasi-perfection pop sur 35 minutes, et ce dès leur premier album aux airs de Pet Sounds 2.0. C'en est presque inquiétant pour la suite: qu'est-ce qu'ils peuvent faire de plus que ça?

Vampire Weekend: Mansard Roof (mp3)
Vampire Weekend: M79 (mp3)
Vampire Weekend: The Kids Don't Stand A Chance (mp3)



Album: Vampire Weekend

Daytrotter Session / Concert à emporter