vendredi 29 août 2008

Coming soon: Septembre

Okkervil River

Bon là c'est sûr, les vacances sont bientôt finies; il suffit de regarder le planning des sorties du mois de septembre pour s'en convaincre. La sélection a été rude, mais voici les douze disques qui accompagneront ma rentrée, et la vôtre aussi pourquoi pas...

La première semaine commence très fort avec Okkervil River et The Stand Ins (01/09), la suite de l'excellent The Stage Names sorti l'an dernier. Ce sera la dernière occasion d'entendre Will Sheff et Jonathan Meiburg ensemble. Un an après sa sortie au Japon, le dernier album de Shugo Tokumaru Exit (02/09) aura droit à une sortie américaine chez Almost Gold. Peut-être enfin l'opportunité de mettre la main sur le successeur du très bon L.S.T. Egalement cette semaine, le deuxième album d'Orouni Jump Out The Window (03/09) qui sort chez Monster K7. Je n'en dis pas plus pour l'instant, car ce sera l'objet de mon prochain billet.

Okkervil River: Lost Coastlines (mp3)
Shugo Tokumaru: Green Rain (mp3) via Stereogum
Orouni: A Greased & Golden Palm (mp3)

On continue avec la deuxième semaine non moins chargée. Herman Dune (désormais sans tréma sur le 'u' depuis le départ de André) débarque avec Next Year in Zion (08/09), le successeur de Giant. A l'écoute du premier extrait, ça reste sans surprise, dans la même veine. Pas de surprise non plus du côté de Calexico et de Carried to Dust (08/09): c'est toujours aussi beau donc... Enfin, deuxième album cette année pour The Shaky Hands avec Lunlight (09/09), quelques mois après la réédition de leur premier album.

Herman Dune: My home is nowhere without you (mp3)
Calexico: Two Silver Trees (mp3)
The Shaky Hands: We are young (mp3)

Pour la troisième semaine du mois, je n'ai sélectionné que la réédition chez City Slang du très bon premier album de Get Well Soon, Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon (15/09), pop baroque avec choeurs de cheerleaders (si si, écoutez le titre en dessous). Puis la semaine suivante verra arriver du lourd avec Dear Science (23/09), le troisième album des new-yorkais de TV on the Radio, ainsi que le deuxième album des suédois de I'm From Barcelona, Who Killed Harry Houdini? (24/09), qui s'annonce plus mélancolique que le premier album. Allez voir chez Absnoise pour lire une interview du chanteur et regarder le clip de Paper Planes.

Get Well Soon: If This Hat Is Missing I've Gone Hunting (mp3)
TV on the Radio: Golden Age et Dancing Choose (en écoute sur myspace)
I'm From Barcelona: Music Killed Me (mp3)

Dernière semaine du mois enfin: Cold War Kids présente son deuxième album, Loyalty to Loyalty (29/09), Mercury Rev revient avec deux albums d'un coup, un dans les bacs (Snowflake Midnight, le 29/09) et l'autre en téléchargement gratuit (Strange Attractor) et Lambchop sort Oh Ohio (29/09): un coup de main pour Sufjan Stevens, qui n'est pas très productif au niveau de son projet un album/un état en ce moment?

Cold War Kids: Something Is Not Right With Me (mp3)
Mercury Rev: Senses on Fire (mp3)
Lambchop: Slipped Dissolved and Loosed (mp3)

Je déroge un peu à la règle pour terminer avec un nouvel extrait (le premier par ici) du prochain album de Of Montreal, Skeletal Lamping, qui ne sort que le 07 octobre. Mais là, ça pouvait pas attendre... C'est trop bon!

Of Montreal: Nonpareil of Favor (mp3) via Rolling Stone

Si jamais vous ne trouvez pas votre bonheur là-dedans, vous pourrez toujours vous rabattre sur James Yorkston, Giant Sand, The Spinto Band, Travis, Keziah Jones, Kimya Dawson, High Places, Jenny Lewis, Absentee...

Un sondage à droite pour connaître l'album le plus attendu de la rentrée.

lundi 25 août 2008

Conor Oberst


Comme un nouveau départ. Le message est clair. Conor Oberst sort un nouvel album sous son nom, le premier depuis la création de Bright Eyes. Un album éponyme enregistré en un mois au Mexique et qui sort sur Merge, et non chez son label de toujours Saddle Creek. Un disque plus court, direct et homogène que son prédécesseur, le (légèrement) décevant Cassadaga.

Pas d'orchestre, pas de cordes ici: retour à l'essentiel. Conor est seul à la guitare sur quelques titres comme Cape Canaveral ou Lenders In The Temple, de pures merveilles de délicatesse avec des textes dont j'aimerais saisir toutes les subtilités. Sur les autres il est accompagné du Mystic Valley Band (des habitués en fait comme Nik Freitas ou Nate Walcott, mais pas Mike Mogis qui se contente du mixage), formation rock guitare/basse/batterie pour des morceaux alt-country typiques de Bright Eyes.
Quand ce n'est pas un piano qui mène la danse (Danny Callahan, le single Souled Out!!! en vidéo plus bas), c'est un orgue qui pointe son nez pour un hommage au Dylan circa 65 sur Get-Well-Cards (le phrasé de Conor n'y est pas pour rien non plus). Retour en forme donc, en témoignent un I Don't Want To Die (In A Hospital) effréné (où le mourant a tout de même une sacrée pêche) ou l'interlude très rock NYC - Gone, Gone.

Conor Oberst: Cape Canaveral (mp3)
Conor Oberst: I Don't Want To Die (In A Hospital) (mp3)


Album: Conor Oberst


En écoute sur son site ou sur le lecteur Jiwa ci-dessous




mercredi 20 août 2008

Micah P. Hinson


Deux ans après un très bel album qui avait été l'une des bonnes surprises de l'année 2006 dans la catégorie folk avec Eric Bachmann (présent d'ailleurs sur ce nouveau disque aux arrangements de cordes), le jeune texan Micah P. Hinson revient avec un troisième album, Micah P. Hinson & The Red Empire Orchestra.
Tout comme Spiritualized ou Sparklehorse, il est difficile de parler de Micah P. Hinson sans évoquer sa vie, tant les difficultés qu'il a traversé se ressentent dans sa musique. A 27 ans, il a déjà eu une vie bien remplie: addiction aux anti-douleurs, prison, vie dans la rue... Une explication à cette voix de dingue à la Cash, alors que ce type est plus jeune que moi! Heureusement, Micah semble, avec ce nouvel album, avoir retrouvé la forme, un foyer et une femme (Come Home Quickly, Darlin').

Au niveau musical par contre, pas de changement: ça reste toujours aussi sublime. On alterne entre titres calmes avec superbes cordes (la montée en puissance sur Tell Me It Ain't So, l'ambiance Europe de l'Est sur I Keep Havin' These Dreams) et morceaux country-folk avec banjo et guitare acoustique (When We Embraced, Wishing Well And The Willow Tree). Passé le milieu de l'album avec Throw The Stone, on a l'impression que chaque chanson est plus belle encore que la précédente.
La seconde partie de l'album voit arriver des titres plus folk-rock, avec lap-steel et guitare électrique (Sunrise Over The Olympus Mons, un You Will Find Me à la Calexico) ou avec orgue hammond et claviers (We Won't Have To Be Lonesome), mais aussi la plus belle chanson de l'album, la dernière forcément, un Dyin' Alone où les peurs enfouies ressurgissent.

I'm not afraid of the sunset or the rain, I'm just afraid of dyin' alone
And what would you find, what would you say, what would you need/mean*

I'm not afraid of the suffering or the pain, I'm just afraid of dyin' without finding you
And what would we find, what would we say, what would we mean
What would we find, what would we say, what would we mean...

*J'ai un doute sur le dernier mot, les paroles ne sont pas dans le livret.

Micah P. Hinson: Tell Me It Ain't So (mp3)
Micah P. Hinson: When We Embraced (mp3)
Micah P. Hinson: Dyin' Alone (mp3)




Album: Micah P. Hinson & The Red Empire Orchestra







Micah P. Hinson en Black Cab Session ci-dessus; quatre titres issus des deux premiers albums ci-dessous

jeudi 14 août 2008

3 x 30m

Non, le 3 x 30 mètres n'est pas une nouvelle épreuve aux JO de Pékin en natation ou athlétisme, et on va continuer à parler musique ici avec trois albums récents qui ne font pas plus de 30 minutes chacun. Outre ce point commun temporel, ils ont aussi en commun un certain esprit lo-fi (ce qui s'entend dans l'enregistrement), le fait de sortir sur un petit label et d'être le premier album pour deux des trois groupes.


On commence avec les new-yorkais de Forest Fire, un groupe qui fait pas mal parler de lui, notamment chez mes collègues français (ici, et ici aussi). Le fait que leur premier album Survival, sorti chez Catbird Records, soit disponible gratuitement en digital n'y est sans doute pas pour rien.
L'esprit est donc très lo-fi, entre folk/rock solide (Through My Gloves) et folk minimaliste (Sunshine City), et se réfère aux anciens, que ce soit les Rolling Stones époque bluesy sur le premier titre I Make Windows ou le Velvet Underground sur un Promise jazzy/noisy.
Joli coup d'essai et très joli pochette grand format qui vaut le coup d'acheter le CD pour la modique somme de 5$ (soit presque 0€!).

Forest Fire: I Make Windows (mp3)
Forest Fire: Sunshine City (mp3)


Album en écoute sur Muxtape



A télécharger gratuitement ou à acheter chez Catbird Records





On reste à New-York (et dans le même quartier, Brooklyn) avec High Places, groupe composé de Mary Pearson et Rob Barber. Avant un premier album attendu pour fin septembre, ils ont regroupé sur 03/07-09/07 des morceaux parus sur plusieurs 7'' entre mars et septembre 2007 (d'où le titre).
Echos, voix étouffée, ambiance cotonneuse, carillons: c'est à une sorte de Person Pitch (Panda Bear) enregistré dans la salle de bain auquel on a affaire ici. Trente minutes avec des titres peu différenciables ou identifiables, pas facile d'accès au début, mais qui s'avère, après de nombreuses écoutes, être la bande-son parfaite pour une sieste allongé dans l'herbe (ou dans le sable).

High Places: Head Spins (Extended Version)
(mp3)
High Places: Granola (mp3)


Album en écoute sur Thrill Jockey Records (et à acheter)



Aussi disponible sur Amazon





Pour finir, on monte un peu plus au Nord pour aller à Alberta (Canada) rendre visite à un autre candidat au titre de groupe le moins googlisable du monde, Women et leur premier album... éponyme histoire de faciliter les recherches!
Composé de quatre... garçons évidemment, Women propose un rock lo-fi noisy parfois instrumental, avec souvent de superbes guitares (Shaking Hand). On pense un peu aux Liars, notamment avec les expérimentations rythmiques de January 8th ou encore au Velvet Underground qui reprendrait une chanson des Beach Boys sur l'irrésistible Black Rice.
Remarqué lui aussi sur la blogosphère, l'album sorti sur Flemish Eye Records aura droit à une réédition début octobre chez Jagjaguwar (label de Bon Iver, Okkervil River, Sunset Rubdown).

Women: Black Rice (mp3)
Women: Group Transport Hall (mp3)




Album Women disponible au Canada seulement





Initialement disponible partout dans le monde chez Flemish Eye, l'album n'est disponible qu'au Canada maintenant, étant donné la sortie à venir chez Jagjaguwar. Je l'ai donc commandé à temps, mais pas encore assez tôt pour pouvoir vous en parler avant qu'il ne soit plus dispo!
Merci à Sarah de Flemish Eye pour les infos.

vendredi 8 août 2008

MiLK & Fruit Juice


Enfin, le plus discret de la bande parisienne nous livre son premier album. J'ai déjà parlé ici de Toy Fight, Orouni ou (Please) Don't Blame Mexico, mais jamais de MiLK & Fruit Juice, pourtant auteur l'an dernier d'un premier Ep prometteur composé de quatre jolies compositions au ukulélé. Cette fois-ci je crois que je ne peux éviter d'en parler étant donné la qualité de ce Nobody Listens To Silent People; je vais même faire les choses en grand avec une interview en prime de la chronique.

On est rassuré dès l'introductif Dead Cat: MiLK n'a pas délaissé son ukulélé après qu'un certain gagnant de la Nouvelle Star lui ait piqué l'idée. Les couches se superposent, les carillons se mêlent à la fête: un début d'album très rythmé avec Call Waiting (où l'on note l'apport d'une guitare électrique) ou Intend To Be Happy. Ça se calme avec They've All Been Deleted, puis ça repart avec A Wish, véritable sommet de cet album, titre le plus long et le plus varié: la batterie vient en soutien du ukulélé sur une nappe de synthé, avant 30 dernières secondes où ça carillonne dans tous les sens. Superbe!

MiLK & Fruit Juice: A Wish (mp3)

L'évolution de la musique de MiLK & Fruit Juice depuis Monkey EP est assez impressionnante: on passe sans cesse du calme et de la mélancolie d'un The Element Girl ou un Purple Coat (le plus dépouillé) à un All You Can Remember purement pop/rock, seul titre sans ukulélé, ou encore de passage a cappella sur handclaps (The Basement Of My Brain) à magnifiques choeurs féminins (Littlesa et Cococerise sur A Soft Hand, cette dernière étant aussi responsable du mignon ornithorynque qui se ballade dans toute la pochette de l'album). Un album au tracklisting particulièrement réussi donc, où les émotions se croisent, se rencontrent, à l'image des pensées qui se balladent dans notre tête le long d'une journée.

Today I made my wish
Small in my hand like a glow
But full of power no one knows
I hope this since long time ago.

Dawn of dreams I'll formulate it
Stream of hope My eternal wish.

No, this is not childish
So, let's make this wish.

A wish? Listen to silent people.

MiLK & Fruit Juice: Dead Cat (mp3)
MiLK & Fruit Juice: A Soft Hand (mp3)





Album disponible sur la page myspace de MiLK & Fruit Juice





Et maintenant, l'interview!

Bonjour MiLK. Peux-tu nous dire tout d'abord depuis combien de temps tu fais de la musique?
En fait ça fait assez peu de temps que j'ai commencé à faire de la musique. J'ai appris à faire de la guitare au printemps 2004. A l'époque j'avais envie de faire de la batterie. J'avais ce besoin qui montait en moi, mais je n'avais pas beaucoup de place chez moi alors la batterie c'était un peu hors de question alors j'ai opté pour une guitare électrique achetée à mon cousin. Ensuite après avoir appris quelques accords par la personne qu'on nomme actuellement l'Homme Mystère et qui joue avec Orouni et moi sur scène, je n'avais pas vraiment envie de faire des reprises mais du coup j'avais une sorte de frustration. Et donc une nuit où je n'arrivais pas à trouver le sommeil ben j'ai pris ma guitare et les quelques accords que je connaissais et j'ai commencé à écrire. Et au matin la chanson était enregistrée elle s'appelait Stabletone et c'était en mai 2006. Et sinon pour la batterie ben maintenant je fais des percus pour Orouni sur scène alors de ce côté ça va un peu mieux :)

Et la question horrible (oui, dès le début): tu as un "vrai" métier? J'imagine que tu ne vends pas assez de disques pour vivre de ta musique (et c'est injuste!).
Héhé en effet c'est une horrible question !! :) Oui j'ai un vrai métier. Je travaille dans les télécoms. C'est un boulot assez prenant mais qui rapporte bien. Le truc c'est que je n'en suis encore qu'au début avec ma musique. Nobody listens to silent people n'est que mon premier album et autoproduit qui plus est. Aujourd'hui je travaille pour financer ma musique. Je pense qu'il faut bien passer par là. Donc je pense que je vais devoir garder mon boulot encore un certain temps :) Après tout les membres de The National n'ont quitté leurs boulots respectifs qu'après Sad Songs For The Dirty Lovers donc bon je pense que j'ai le temps de voir venir avant d'enfin pouvoir me débarrasser de mon boulot :)

D'où vient ce nom MiLK & Fruit Juice? (Il me semble qu'il y a déjà une explication partielle en anglais sur ta page myspace)
L'origine de ce nom est assez compliquée. Enfin pour MiLK c'est simple ce sont mes initiales (oui j'en suis assez fier :p). Pour le fruit juice par contre c'est plus compliqué. En fait ça vient d'une de mes autres activités en dehors de mon métier et de la musique, qui porte un nom assez proche du nom d'une boisson mélangeant du lait et du jus de fruit. A côté de ça j'aimais l'idée de dualité entre le lait et le jus de fruit. C'est un peu comme l'ornithorynque qui orne la pochette de mon album. C'est une sorte de mélange improbable. Mais MiLK & Fruit Juice c'est aussi le nom du blog que j'avais ouvert avant de commencer la musique. Je parle de la disparition de ce blog dans la chanson They've all been deleted d'ailleurs. Ah oui et je tiens à dire aussi que Fruit Juice n'est pas un autre membre du groupe. Parce que L'Homme Mystère qui nous accompagne sur scène Orouni et moi s'est déjà fait traiter de Fruit Juice et il aimerait que ça ne se reproduise plus :D. Personnellement ça me fait rire que les gens croient que c'est Fruit Juice. Mais rétablissons l'ordre des choses MiLK & Fruit Juice c'est juste moi :)

Comme beaucoup d'artistes français, tu chantes en anglais, te privant ainsi de millions de ventes, d'invitations à la Star Ac, etc... Est-ce bien raisonnable? Et pourquoi ce choix?
Je ne sais pas si c'est raisonnable mais en tout cas c'est ce dont j'ai envie et je pense que c'est le plus important. Je ne fais pas de la musique pour faire des millions de ventes mais pour faire ce que j'aime. Et il se trouve que ça ne me plait pas trop d'écrire en français. Peut être tout simplement parce que j'écoute peu de chansons françaises et que de ce fait mon rapport à la musique se fait plus naturellement en anglais. Après je n'exclue pas qu'un jour j'écrive en français mais pour le moment ce n'est pas une évidence pour moi alors non. Et puis de toute façon Julien Doré m'a piqué le filon des chansons au ukulélé à la Nouvelle Star. :p

Le ukulélé domine dans tes chansons. Cet instrument est plus réputé pour ses sonorités tropicales qui donne une ambiance enjouée, or ici ça donne une ambiance plus mélancolique, soit parce que tu ralentis le rythme, soit parce que les paroles (secret défense! ;-) semblent en décalage avec cette ambiance joyeuse apportée par l'instrument (Dead Cat, Three Stones In My Shoes). Et... bon voilà, c'est pas vraiment une question mais tu peux quand même répondre.
C'est vrai que le ukulélé en temps normal est utilisé pour les mélodies ensoleillées. Mais en fait j'aime vraiment beaucoup composer dessus sans trop réfléchir à l'impact que le son du ukulélé peut avoir, parce que je ne sais pas trop pourquoi, mais les mélodies qu'elles soient enjouées ou mélancoliques me paraissent plus évidentes dessus. A côté de ça en effet j'aime bien quand les chansons ont plusieurs niveaux d'écoute c'est pour ça que des fois les paroles sont en décalage avec l'ambiance joyeuse qu'apporte le ukulélé comme tu dis. Après j'adore The Magnetic Fields et Stephin Merritt a composé des chansons mélancolliques vraiment magnifique au ukulélé je pense que l'influence qu'ont ces chansons sur moi n'est pas négligeable pour expliquer la musique que je fais.

Tu fais peu (voire pas) de concerts en Province: c'est faute de moyens ou c'est parce que comme tout bon parisien tu crois que la France s'arrête au Périph?
Tout d'abord, j'adorerais jouer plus souvent en province !! On m'a déjà proposé de jouer dans le sud et non loin de Rennes aussi mais ça ne s'est pas encore concrétisé. J'espère vraiment pouvoir faire plus de dates aussi bien à Paris qu'en province. L'an dernier j'avais fait un concert en appartement à Lille c'était vraiment super. Donc non clairement pour moi la France ne s'arrête pas au périph et heureusement, Sironimo, la personne qui a écrit les paroles pour A wish et The Elements Girl, est de Toulouse !

Depuis quelques années et l'apparition d'internet, le monde de la musique a énormément évolué: quel est ton avis sur tout ça? Que penses-tu du téléchargement, du format digital, des blogs?
Je sais pas. Tu veux savoir si je pense comme Cindy Sanders et dire que le téléchargement c'est mal ? :) Non je plaisante. C'est clair que depuis l'apparition d'internet tout s'est accéléré. Ce qui est vraiment chouette c'est l'impression que tout le monde peut s'exprimer. Et puis c'est toujours sympa d'avoir des gens qui viennent de l'autre bout du monde qui disent qu'ils apprécient ce que tu fais. Ce qui est mortel aussi c'est se retrouver face à quelqu'un qui semble avoir exactement la même approche de la musique que toi au tournant d'une balade sur myspace. Tu vois sans internet et sans myspace un groupe comme The Limes n'existerait pas. Ce serait dommage non ? :) En ce qui concerne le téléchargement on m'a dit un jour "le jour où y'aura des gens qui chercheront des albums de MiLK & Fruit Juice en MP3 sur internet ça voudra dire que t'as réussi" ça m'a fait rire donc je pense que le téléchargement ça va me servir d'indicateur :p. Mais bon je dois avouer que je suis du genre à aimer les objets. J'adore les belles pochettes et rien ne pourra remplacer ça. Donc le digital c'est cool mais moi je continuerais à acheter des disques et à en faire je pense aussi. Il y'a peu de chance que je me retrouve à distribuer uniquement en mp3. Et sinon en ce qui concerne les blogs ben je trouve ça cool parce que vu qu'il y'a énormément de choses à écouter il nous faut bien des indicateurs et je trouve que les blogs jouent bien ce rôle.

Et enfin: qu'est-ce que tu écoutes en ce moment? Avec ton album, il y a aussi celui d'un certain... Orouni qui tourne pas mal sur ma platine.
Tiens, bonne question !! En fait je suis un peu du genre à écouter les nouveaux trucs en retard. Ce qui me vaut de m'arracher les cheveux quand les concerts sont passés et que je commence à trouver ça formidable. Donc si tu espères découvrir grâce à moi le groupe que tout le monde va adorer dans quelques mois c'est un peu raté :p Sinon qu'est ce qui traîne sur ma platine en ce moment ? Ben y'a le dernier Wolf Parade que j'aime beaucoup, y'a MGMT, le dernier Silver Jews. Five leaves left de Nick Drake n'est jamais très loin non plus. Oh y'a cet album que j'adore aussi Falling off the lavender bridge de Lightspeed Champion, celui là quand je le met il tourne en boucle, j'adore cet album. Tiens y'a aussi l'album de Scott Matthew, ce gars fait de supers chansons au ukulélé. Et sinon y'a aussi l'album de Top Montagne que je vous conseille grandement. Comme dirait mon pote Orouni, Top Montagne c'est de la pop classe. Bon et sinon j'ai aussi le second album de ce gars qui trouve que Top Montagne c'est de la pop classe ;).

Merci MiLK!

Allez, un dernier morceau pour la route:

MiLK & Fruit Juice: The Song (mp3) sur Monkey EP (aussi dispo sur myspace)

dimanche 3 août 2008

Pure Horsehair


Qu'est-ce que vous préférez? Découvrir un artiste d'abord sur scène ou plutôt sur disque? Je n'ai pas eu à faire ce choix pour Pure Horsehair car c'est avec un album live que je découvre ce groupe américain (Brooklyn, NY) emmené par Garrett Devoe, accompagné ici par Shahzad Ismaily.

L'album You Can Burn A Corpse But You Can't Kill A Ghost est en effet l'enregistrement d'un concert qui a eu lieu à l'hiver 2006, un jour de neige, en première partie de Laura Veirs, dans une vieille chapelle médiévale à Rouen, non loin de l'endroit où Jeanne D'Arc a été brûlée par nos amis anglais (d'où le titre de l'album).
La neige, la chapelle: on sent bien que l'ambiance est plus propice à la musique folk qu'à du metal; ça tombe bien puisque c'est justement dans ce domaine qu'évolue Pure Horsehair. Folk ou primitive rock and roll chamber music comme ils se décrivent eux-mêmes.
Dès le premier morceau Trees (EEG) et ses guitares acoustiques qui résonnent magnifiquement, on ressent cette ambiance de calme et de recueillement qui parcoure tout le concert, alors que l'on passe de titres très mélancoliques à la I Am Kloot (Geronimo) à d'autres plus rythmés où la guitare électrique flottante, libre (comme chez Jeff Buckley) s'enroule autour de superbes mélodies (The Hottest Days Of Summer, pas de saison ou The Sun Is The Source, idem).

Un très chouette album live qu'il sera bon s'écouter au coin du feu cet hiver!

Pure Horsehair: The Hottest Days Of Summer (mp3) (autre lien)
Pure Horsehair: The Sun Is The Source (mp3) (autre lien)
Pure Horsehair: Spectre Serenade (mp3) (autre lien)




Album: You Can Burn A Corpse But You Can't Kill A Ghost






Cet album est la première sortie du label débutant Adluna Records. Merci Yannick!